Pour mettre notre pays sur le chemin de l’éradication du chômage (c’est à dire ramener le taux de chômage à 5%), j’avais suggéré que l’état absorbe 20% des besoins d’emplois décents, que les entreprises existantes garantissent 20% et que les entrepreneurs, créateurs de nouvelles entreprises génèrent 60%.
Si on estime à 7 500 000 la population active, il faudrait, donc, selon mon schéma, que l’état recrute 1 500 000 fonctionnaires.
Or, à l’heure actuelle, notre pays ne compte pas plus de 150 000 agents publics, soit moins de 10% du résultat souhaitable.
Je n’ai pas choisi au hasard le ratio de 20%, il correspond en moyenne à celui des pays de l’ocde dont la situation économique nous sert de boussole.
En outre, quand on y regarde de près on va se rendre compte que, grâce à la commande publique, les etats développés créent de nombreux autres emplois indirects dans le secteur privé.
Dans notre pays, non seulement l’état n’emploie pas mais il donne plus de 80% de sa commande aux entreprises étrangères ou à des entreprises éphémères.
L’un des obstacles signalés pour expliquer l’incapacité de l’état du Sénégal est la faiblesse des ressources publiques.
La part des salaires dans le budget national serait de 79%, ce qui laisse peut de place au fonctionnement (d’où le faible niveau de suivi et de maintenance des infrastructures publiques) ou aux investissements.
Pour palier à cette pénurie financière, l’état du Sénégal fait appel à l’aide publique au développement et à un endettement massif extérieur.
Un tel schéma n’est pas acceptable, car aucun état sérieux ne devrait se permettre de perdre sa souveraineté : pour être utile, l’endettement public doit être interne.
La dette domestique est plus soutenable que celle étrangère.
Et, ne serait-ce que pour impulser l’économie nationale, l’état du Sénégal devrait recourir à la planche à billets pour recruter massivement dans les emplois et financer les grands chantiers publics.
En effet, notre économie est faible du fait de la rareté de l’argent liquide en circulation.
Le statut quo actuel n’est pas tenable, car il maintient nos villes sous la saleté ou dans le désordre et nos populations dans une situation de pénuries et de tensions permanentes.
Nous avons des ressources naturelles et humaines abondantes, mais nos états refusent de mettre en circulation une masse monétaire suffisante pour les valoriser.
il faut que cela cesse.
Par Tamba Danfakha
Président Coalition Priorité Emploi Avec Karim Wade