Les programmes d’assistance sociale et médicale sont très appréciés par les populations. C’est ce que relève l’étude menée dans le cadre du projet «Organisation de la société civile pour la Recherche Action» (Oscar) financé par l’Union européenne.
Cependant, les enquêteurs décèlent plusieurs manquements qui rendent difficile l’accès des bénéficiaires à ces programmes, dont la bourse de sécurité familiale. «On a noté que dans certaines localités, des bénéficiaires avaient des difficultés à accéder à la bourse de sécurité familiale. L’exemple qui nous a été donné, c’est à Kédougou : certains bénéficiaires font plus de 100 km pour aller à la capitale régionale. Et s’ils arrivent à certaines heures, on leur dit que la liste du jour est déjà close. Et ils sont obligés de passer la nuit. Pis, il y a des agents qui leur demandent de l’argent pour qu’ils intègrent le rang qui est constitué. D’ailleurs, une dame a même témoigné qu’elle a payé 15 mille francs à un agent sur les 25 mille qu’elle devait percevoir», révèle l’un des membres du projet, André Demba Wade.
Pour lui, cette attitude de personnes malveillantes impacte négativement la bourse de sécurité familiale. Outre la bourse de sécurité familiale, l’étude menée par Oscar relève aussi des manquements au niveau de la Couverture maladie universelle (CMU). «On a aujourd’hui la gratuité des soins. Mais on a constaté au niveau des enfants de 0-5ans que les districts périphériques demandent 1 400 francs par enfant alors que les intrants qui sont rendus ne sont pas au complet. Ils ne donnent pas les médicaments», dénonce André Demba Wade.
A ses yeux, ces différentes anomalies causent beaucoup de pertes à l’État, dans le cadre de la gestion des programmes. Par conséquent, il invite les autorités à intensifier la surveillance. «Il y a également des limites financières qui font que par exemple, quand l’agent de la couverture ne paye pas à temps, les structures sont obligées d’arrêter les prestations et cela constitue des blocages», regrette le porte-parole du jour.
Prenant part à la rencontre, le Directeur général adjoint du Développement Communautaire de la Solidarité Nationale et de l’Equité territoriale et sociale, Mor Ndiaye, reconnaît ces différents manquements. Toutefois, il rassure que les autorités travaillent d’arrache-pied pour apporter des corrections. «Effectivement, aucune œuvre humaine n’est parfaite. Il faut essayer de barrer la route à ces gens malintentionnées. Si l’État fait des efforts pour aider, accompagner ses administrés et que d’autres se constituent en réseaux pour partager le peu qu’ils ont, je pense que c’est à déplorer. L’État va faire ce qu’il doit faire pour barrer la route à ces genres de personnes, car c’est inhumain. On va prendre les mesures idoines pour apporter des solutions», affirme Mor Ndiaye.
A souligner qu’après 3 ans et demi de sa mise en œuvre, le projet Oscar a été clôturé hier. Il couvrait les 14 régions du Sénégal. Son objectif était de contribuer à une protection sociale pour tous, en renforçant l’implication des organisations de la Société civile au Sénégal.
L’AS