Un événement d’envergure pour le secteur des Fintechs au Sénégal s’est tenu ce jeudi 20 Juillet dans les locaux du siège de la Sonatel. Dénommé Dakar Fintech Meet Up, la rencontre qui a regroupé plusieurs acteurs du secteur de la fintech a été organisé organisé par Senstartup.
Au cours de cette rencontre marquée par des panels d’experts, les acteurs du domaine ont échangé sur les opportunités, les risques et les solutions pour favoriser l’essor des fintechs dans le pays.
Le premier panel, axé sur l’interopérabilité, la normalisation des API bancaires et la nouvelle loi sur les services financiers, a été l’occasion pour Mouhamed Diop, représentant de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), de mettre en lumière les avancées en cours. Selon lui, la Bceao est actuellement en train de travailler sur une convention pour l’interopérabilité, s’inspirant ainsi des modèles tels que Star-Uemoa et d’autres systèmes similaires.
Cette convention et une instruction émanant de la Bceao devraient permettre de réguler l’ensemble des services financiers numériques liés à l’interopérabilité avant la fin de l’année 2023, selon les déclarations de Mouhamed Diop.
Saloum Diop, du ministère sénégalais en charge des finances, a quant à lui rappelé que depuis 2016, le pays utilise déjà des outils bancaires. Cependant, des mesures sont actuellement mises en place pour moderniser ces dispositifs et favoriser l’adoption des paiements et encaissements électroniques, notamment dans le domaine de la comptabilité publique.
De son côté, le directeur général de Orange Finances Mobiles Sénégal, Cheikh Tidiane Sarr, a souligné les opportunités que l’interopérabilité devrait engendrer. Il a expliqué que cela permettrait d’élargir le marché et de faciliter les transactions, tout en renforçant l’écosystème des innovations. En mettant à disposition davantage de choix aux utilisateurs, les acteurs du secteur devraient ainsi créer plus de valeur et soutenir la croissance du domaine.
Néanmoins, les participants ont également reconnu que l’interopérabilité ne vient pas sans risques. En particulier, la sécurité et la fraude ont été identifiées comme des préoccupations majeures. Cheikh Tidiane Sarr a mis en garde contre le défi de tracer les flux financiers, d’identifier les points de sortie et d’entrée de l’argent dans un environnement de plus en plus interconnecté. Face à ces risques, il a appelé tous les acteurs présents à saisir les opportunités offertes par l’interopérabilité tout en travaillant ensemble pour atténuer ces défis sécuritaires.