mardi, décembre 3, 2024

La remarquable ascension de Gabriel Attal : Ministre de l’Éducation nationale à seulement 34 Ans

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Une ascension éclair et une consécration. Six ans après son élection comme député, Gabriel Attal, 34 ans, prend les commandes du ministère de l’Éducation nationale. C’est l’un des grands changements du remaniement du gouvernement d’Élisabeth Borne, dévoilé ce jeudi. Gabriel Attal succède donc à Pap Ndiaye : l’historien et universitaire n’aura tenu qu’une année. Le jeune ministre connaît les lieux. Il est entré au gouvernement en 2018 comme secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer.

Nouveau record de précocité pour Gabriel Attal. D’après les informations de BFMTV, à seulement 34 ans, l’ancien ministre des Comptes publics va remplacer Pap Ndiaye et devenir le plus jeune ministre de l’Éducation nationale de la Ve République.

Un porte-feuille à très forte responsabilité tant son prédécesseur a été fragilisé par des polémiques comme la gestion de l’affaire Lindsay et le harcèlement à l’école. Certains chantiers l’attendent également dans un ministère qui représente le plus gros contingent de personnel: l’absentéisme après le passage controversé du nouveau bac ou encore le salaire des plus de 850.000 enseignants dans les écoles et établissements du second degré.

De jeune député à cador de la macronie

L’ascension continue donc pour Gabriel Attal au sein du gouvernement. Lors de ce remaniement, qui a été officialisé ce jeudi, c’est lui qui fait le plus grand bond en termes d’importance dans le dispositif gouvernemental.

Sa fidélité à Emmanuel Macron paye. Macroniste de la première heure, il avait été élu député des Hauts-de-Seine dans la foulée de la première élection du chef de l’État, avant de devenir en octobre 2018 secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer. À l’époque, il établissait un record: celui du plus jeune membre de gouvernement de la Ve République.

En charge de la jeunesse, il occupera ce poste jusqu’à 2020. Gabriel Attal avait d’ailleurs lancé à cette occasion le service national universel (SNU). L’ancien socialiste faisait récemment la promotion de cette initiative à l’occasion d’une interview accordée au Figaro, dans laquelle il revenait sur les émeutes intervenues après la mort de Nahel. Selon lui, le SNU est « précisément la réaffirmation de l’autorité de l’État, la formation aux droits et devoirs dès le plus jeune âge et le respect des représentants de l’État. »

En juillet 2020, en pleine crise sanitaire liée au Covid-19, l’ancien conseiller municipal de Vanves est nommé porte-parole du gouvernement de Jean Castex. Gabriel Attal se révèle dans cet exercice de service après-vente de la deuxième partie du quinquennat, même si son aplomb le trahit parfois: il doit ainsi faire son mea culpa quand il assure qu’aucun prof ne gagnera moins de 2000 euros par mois en 2022, alors que la mesure ne doit s’appliquer que… deux ans plus tard.

Au Budget comme trois anciens présidents

Reste que Gabriel Attal s’impose au fil des mois comme l’un des rares membres du gouvernement à se faire un nom dans l’opinion publique. De quoi gagner de nouveaux galons après la réélection d’Emmanuel Macron, qui le nomme ministre délégué aux Comptes publics au printemps 2022. La responsabilité du Budget, parfois dans l’ombre du ministère de l’Économie – poste qu’occupe Bruno Le Maire depuis 2017 – a déjà été confiée à trois anciens présidents, au début de leur carrière politique: Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

À ce poste aussi austère que stratégique, Gabriel Attal s’est surtout attelé à en découdre avec l’extrême droite, revêtant sa cape de défenseur des classes moyennes pour tenter de reconquérir un électorat désabusé.

Son aisance médiatique certaine lui permet par ailleurs d’être l’un des ministres envoyés en première ligne pour défendre la réforme des retraites au début de l’année.

Multiplication des dossiers brûlants

« Les choix budgétaires, c’est avant tout des choix politiques » qui tiennent compte de « ce qui se passe » dans le pays, confiait-il début juin à l’AFP. Justement, l’Éducation nationale bénéficie du premier budget de l’État (64,2 milliards), en hausse de 3,9% en 2024 selon les premiers documents budgétaires, mais l’Éducation nationale semble être prisonnière de crises qui se succèdent.

Le nouveau ministre devra trouver des solutions pérennes à la crise de recrutement d’enseignants, défi majeur pour le système scolaire. Pap Ndiaye a ouvert la voie en engageant le retour des concours dans le premier degré à bac+3 contre bac+5.

La hausse de la rémunération fait également partie des solutions pour renforcer l’attractivité. Mais tant l’effort budgétaire inconditionnel que le « pacte », qui prévoit une hausse de rémunération soumise à de nouvelles missions, ont rencontré l’hostilité des syndicats et laissé perplexe le monde enseignant touché par un sentiment durable de déclassement.

Le harcèlement scolaire, « priorité de la rentrée 2023 » selon la Première ministre, mais aussi les controverses récurrentes sur la laïcité, à l’instar du port des abayas, s’inviteront également à l’agenda du ministre. En outre, le nouveau ministre devra corriger certains effets jugés néfastes du bac Blanquer qui provoquent trop d’absentéisme dans les lycées au 3e trimestre.

 

Avec AFP et BFMTV