Un rapport de Kearney met en lumière les pertes annuelles de 3,5 milliards de dollars causées par les cyberattaques en Afrique, accompagnées d’opportunités d’affaires manquées liées à la détérioration de la réputation.
Pour faire face à cette menace croissante, l’Afrique doit mobiliser 4,2 milliards de dollars supplémentaires par an dans la cybersécurité. Cela représente environ 0,25% du PIB cumulé du continent, se rapprochant du niveau moyen des dépenses en cybersécurité dans les marchés matures.
L’Afrique du Sud est le pays le plus proche du niveau d’investissement des marchés matures, avec des dépenses estimées à 0,19% de son PIB. Cependant, les pays d’Afrique du Nord n’investissent en moyenne que 0,06% du PIB dans la cybersécurité, tandis que les pays d’Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud ne consacrent que 0,03% de leur PIB à cette problématique.
Le marché africain de la cybersécurité, évalué à 2,5 milliards de dollars en 2020, devrait atteindre 3,7 milliards de dollars d’ici 2025.
Malgré cette croissance, l’Afrique demeure une cible privilégiée pour les cybercriminels, en raison de l’adoption rapide des technologies de l’information et de la communication et de l’importance stratégique croissante du continent.
Le rapport souligne que les entreprises africaines considèrent encore les cyberattaques comme un problème purement technique, sous-estimant leur impact sur les revenus. Le manque de capacités et d’expertise locales constitue également un défi pour le marché naissant de la cybersécurité en Afrique.
L’interconnexion croissante à l’échelle continentale, la crise économique due à la pandémie de Covid-19, l’inflation et les problèmes de partage d’informations sur les menaces contribuent à accroître le risque systémique en matière de cybersécurité en Afrique.