Alors que la technologie 5G continue de se déployer à travers le monde, la gestion efficace du spectre se positionne comme un défi majeur. Dans cette optique, la GSMA en collaboration avec l’Autoritié de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), a organisé un atelier de trois jours à Dakar. Axé sur le thème « Connecter plus de personnes via de meilleurs services mobiles : licences de spectre, technologies, exigences, couverture et feuilles de route », cet événement réunit des spécialistes des télécommunications pour discuter des enjeux liés au développement du numérique et de la 5G.
La 5G exige des quantités importantes de nouvelles fréquences mobiles harmonisées. Selon la GSMA, la défragmentation et la libération des bandes de premier choix doivent être une priorité absolue. Les trois plages de fréquences clés identifiées sont situées en dessous de 1 GHz, de 1 à 6 GHz et au-dessus de 6 GHz. Afin d’assurer une large couverture et de répondre à tous les cas d’utilisation, les gouvernements et les régulateurs doivent soutenir l’harmonisation de nouvelles bandes de fréquences au niveau international, telles que l’UHF, les bandes de 3,3-4,2 GHz, 4,8 GHz et 6 GHz.
Seyni Fati, Senior Policy Manager au sein de l’équipe Afrique subsaharienne de la GSMA souligne qu’ « il est impératif d’allouer des licences exclusives sur de vastes zones géographiques pour le succès de la 5G.»
Cette mesure permettrait aux opérateurs de déployer efficacement leurs réseaux et d’offrir des services de haute qualité.
Au Sénégal, l’État a déjà franchi une étape décisive en lançant la 5G dès ce mois de juillet.
Selon le Directeur Général de l’ARTP, Abdou Karim Sall qui présidait la rencontre , cette avancée vers l’ultra haut débit facilitera l’utilisation de l’e-learning, de l’e-gouvernement, de la vidéo 3D, de la télémédecine, de la réalité virtuelle et augmentée, du streaming, de l’intelligence artificielle et de l’Internet des objets (IoT). De plus, cela va accélérer les ambitions de transformation numérique du pays.
Le spectre, une denrée rare en Afrique
Cependant, le Sénégal et d’autres pays de la région d’Afrique subsaharienne font face à des défis majeurs, notamment la pénurie de spectre. Comparativement à d’autres pays du monde, la quantité de spectre allouée dans cette région est nettement inférieure.
Cette pénurie de spectre risque d’augmenter considérablement les coûts des réseaux et de freiner la croissance, tout en dissuadant les opérateurs d’investir dans les zones rurales. La GSMA souligne que l’adoption généralisée de la 5G prendra du temps, avec une prévision de 1,8 milliard de connexions 5G d’ici 2025, représentant environ 20% du total des connexions. Toutefois, tout ce qui peut être fait pour accélérer cette adoption doit être envisagé.
La tarification du spectre, un enjeu majeur
La tarification du spectre constitue également un enjeu majeur pour l’inclusion numérique. Selon un rapport de la GSMA, les gouvernements et les régulateurs doivent éviter l’inflation des prix, qui pourrait entraver les investissements dans les réseaux et augmenter les coûts des services. Des enchères mal conçues, des prix de réserve excessifs et des obligations disproportionnées doivent être évités afin de favoriser un environnement compétitif et de stimuler l’innovation.Les trois principaux opérateurs de téléphonie au Sénégal ont bien intégré ce message crucial. Ils reconnaissent l’importance de licences abordables et d’une conception efficace pour répondre à la demande croissante de connectivité. De plus, des licences à long terme, un processus de renouvellement clair et une feuille de route des fréquences bien définie sont des éléments essentiels pour garantir la stabilité et la planification à long terme.