lundi, novembre 25, 2024

Le Lycée de Guinguinéo à l’école du numérique

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Au mois de mai dernier, le Lycée Serigne Khassim Mbacké de Guinguinéo a remporté le premier prix de codage à l’occasion des journées d’animation scientifique (JDAS) initiées par l’Association d’Appui à la Science et aux TIC (AASTIC) en collaboration avec Orange Digital Center.  Une performance remarquable d’un candidat qui n’était pas pressenti à la victoire finale. Mais, au-delà de ce succès, force est de constater que le lycée de Guinguinéo est un établissement à l’approche résolument tournée vers le numérique. Nous sommes allés à leur rencontre pour nous imprégner de la culture numérique de cet établissement niché à Guinguinéo, département situé au nord-est de la région de Kaolack.

Le Lycée Serigne Khassim Mbacké de Guinguinéo est ce qu’on peut appeler un lycée « littéraire », ayant plus de classes littéraires que scientifiques. Pourtant, cela n’a pas empêché l’établissement de décrocher en mai dernier le premier prix de codage face aux lycées de Limamoulaye (2è prix) et Diourbel (3è prix), des écoles réputées très compétitives. Le professeur de sciences physiques et l’un des encadreurs du club scientifique, Amadou Ndiaye est revenu sur cette performance. « C’est un sentiment de satisfaction de voir le lycée, à travers son club scientifique, réaliser une telle performance devant des lycées plus outillés comme le lycée d’excellence de Diourbel. Le concours était, pour eux, une occasion de montrer leur savoir-faire et exposer ainsi le travail qui se fait à guinguinéo. », a fait savoir M.Ndiaye

Pour rappel, il s’agit d’un concours inter-clubs scientifiques des lycées du Sénégal dont le but est de revaloriser l’enseignement scientifique et l’intégration des TIC dans le moyen secondaire et favoriser l’inclusion sociale par les STEM et le numérique. Pour cette édition qui avait reçu 46 départements et présélectionné 50 lycées, le thème était « Emergence du Sénégal : l’exploitation des énergies fossiles face aux enjeux climatiques ».

À en croire les encadreurs des lycéens, la préparation pour les élèves a été dense pour arriver à ce résultat. « Le club a bénéficié d’une journée de formation gratuite organisée par le groupe Aastic. Cette formation avait pour objectifs d’imprégner les élèves à l’utilisation des TIC propres aux filières scientifiques (maths, informatique, sciences physiques et naturelles) mais aussi sur quels principes se dérouleront le concours et les modalités d’évaluation. À l’issue de cette formation, les élèves ont pu découvrir des applications de résolution de problèmes en maths, chimie, informatique. De plus, d’autres portes étaient ouvertes comme la programmation visuelle, la ressource numérique. », a-t-il expliqué, en notant que des séances d’évaluation et des cours en ligne étaient constamment tenues. M. Simane d’ajouter : « Les élèves ont effectué une bonne préparation en collaboration avec la FORCE-N. », a affirmé professeur de SVT et encadreur au niveau du club scientifique au lycée de Guinguinéo.

UN LYCÉE TOURNÉE VERS LE NUMÉRIQUE

Le lycée de Guinguinéo n’est pas à son premier coup d’essai. Déjà en décembre dernier, une de ses élèves se classait deuxième au concours de programmation visuelle et robotique organisé par FORCE-N. Cette activité était alors suivie d’un séminaire de formation sur l’astronomie au cours duquel le lycée a reçu un télescope en cadeau. « Les élèves du lycée et professeurs d’histoire et de géographie l’exploitent et parfois on s’adonne à des séances d’observation quand les conditions sont remplies. », explique M. Simane, professeur et encadreur.
Ainsi, cette expérience avec FORCE-N a permis selon Amadou Ndiaye de « capitaliser » et « d’agrandir le groupe » en vue d’autres rendez-vous comme la dernière édition des journées d’animation scientifique (JDAS) ou encore la prochaine édition du tournoi.
Selon lui, au Lycée de Guinguinéo à contrario d’autres établissements, les élèves peuvent compter sur une « franche coopération de l’administration » qui accorde aux TIC une place de choix malgré l’insuffisance des moyens. « L’administration ne ménage aucun effort dans l’appuie et l’accompagnement des activités du club. Le club scientifique a bénéficié, exclusivement, de la disponibilité totale de la salle informatique et d’une connexion d’internet permanente. Puis ont fait le reste une forte culture de l’émulation et l’abnégation des élèves qui sont, toujours, à la recherche de nouveaux défis. », a-t-il fait valoir non sans indiquer malgré tout un défaut de moyen et notamment de mise à niveau de la salle informatique qui ralentit la progression des apprentissages.

D’autre part, à cette volonté de susciter la motivation et le goût de l’émulation, s’ajoute l’adoption d’approches innovatrices au quotidien visant à asseoir la cyberculture chez les élèves dans un contexte mondial de révolution numérique.  « De façon progressive, l’administration autorise l’utilisation du téléphone mobile en classe sous le contrôle du professeur. Très souvent, des séances de partage sont organisées entre professeurs et élèves (de terminale) à travers des outils de collaboration comme WhatsApp, zoom, etc.

De plus, certaines rencontres pédagogiques entre professeurs se font souvent par Webinaire. », a révélé Amadou Ndiaye. « Aujourd’hui, il est peu probable d’imaginer l’enseignement -apprentissage sans usage du numérique. », a soutenu M. Ndiaye avant d’assurer que pour le futur, l’établissement compte offrir à ses élèves l’occasion d’explorer d’autres champs d’applications autres que les champs usuels. « La programmation, le codage sont quelques exemples. Les STEM sont à la mode chez nous! » (Ndlr, acronyme de science, technology, engineering, and mathematics)

Laity NDIAYE