Les pertes journalières du secteur privé sénégalais suite à la restriction de l’Internet par données mobiles s’élèvent à 25 milliards de francs CFA. Une révélation de Ousmane Sy Ndiaye, secrétaire exécutif de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo).
Bien que considérant cette décision gouvernementale comme « un mal nécessaire », Ousmane Ndiaye déplore les conséquences économiques qui en ont découlé, telles que la suspension ou l’annulation de certaines transactions bancaires. «Le secteur privé a été fortement perturbé par cette mesure, imposée par le gouvernement pour endiguer les violences qui ont entraîné la mort de 16 personnes lors de récentes manifestations au Sénégal» a t-il dit dans un entretien avec l’Agence de presse Sénégalaise.
L’expert reconnaît que la suspension de l’Internet par données mobiles était indispensable pour assurer la stabilité du pays face aux enjeux de paix. Bien que les pertes économiques soient conséquentes, il estime que le gouvernement n’aurait pas dû lésiner sur les moyens pour mettre fin aux violences. Cependant, cette situation soulève des interrogations sur la capacité du Sénégal à s’autoréguler dans le domaine de l’Internet et des médias sociaux, sur lesquels les entrepreneurs et la population ne peuvent plus se passer.
La restriction de l’Internet a également entravé les transactions des Sénégalais résidant à l’étranger, ce qui nécessite une évaluation des pertes subies. Néanmoins, Ndiaye se réjouit que cette mesure n’ait pas perduré et appelle à un dialogue et à la tolérance au sein de la société sénégalaise. La restriction de l’Internet et des médias sociaux a été en vigueur du vendredi 2 au mercredi 7 juin, mais de nombreux utilisateurs ont tenté d’accéder à ces services en utilisant des VPN et d’autres moyens de contourner la mesure gouvernementale.
Selon les experts, entre 96 et 98 % des Sénégalais ont accès à Internet via les données mobiles, soulignant ainsi l’importance de cette ressource pour la population et l’économie du pays.