L’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) a constaté avec consternation la décision de l’Etat du Sénégal de couper l’Internet mobile. Les opérateurs ont fait des SMS pour s’excuser et faire savoir à l’opinion que c’est sur la demande de l’Etat que les données mobiles ont été coupées.
Une situation inimaginable et inconcevable au Sénégal. Déjà, les restrictions opérées depuis jeudi soir sur certains réseaux sociaux notamment Whatsapp, Facebook, Instagram, Twitter, Telegram ont été lourdes de conséquences sur le plan éditorial et économique. En effet, les directs et les émissions via Youtube, Facebook, Instagram et Twitter ne sont plus possibles. Les populations ont été sevrées de leur droit à une information juste et plurielle à cet effet. Cette coupure s’est opérée sans sommation ni concertation avec les acteurs de l’Internet.
APPEL est, certes, sensible à cette situation sociopolitique très tendue, toutefois, elle estime que le droit à l’information du public garanti par la Constitution (articles 8 et 10) et des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Sénégal est inaliénable.
La suspension des données mobiles entraîne de facto la suspension ou l’interruption de la fourniture de l’information. Or, l’information est une donnée capitale pour aiguillonner et aider la population à s’informer à s’orienter en temps de crise. L’absence d’une bonne frange des programmes de la presse en ligne crée des dégâts incommensurables pour nos entreprises déjà à l’agonie depuis la période de la Covid19. Mais plus grave, cela laisse libre court la prolifération des fausses informations.
La suspension de l’Internet mobile risque de venir porter l’estocade à nos petites entreprises si vulnérables. Et au-delà de l’activité presse, l’Etat doit comprendre qu’aujourd’hui des secteurs vitaux du pays dépendent des données mobiles et que sa coupure peut ouvrir des brèches fatales pour certaines économies mais aussi des services médicaux, aéronautiques ou des transports.
Les Editeurs de la presse en ligne sont décidés à saisir les organisations de défense des libertés de presse, d’expression et des droits humains pour que ces agissements anti-démocratiques, anachroniques cessent dans les plus brefs délais. Ils se réservent le droit aussi de travailler avec des partenaires au niveau Afrique et international pour porter plainte et obtenir réparation.