Le gouvernement tchadien, en partenariat avec la Banque africaine de développement et l’Union européenne, a lancé les travaux de connexion du Tchad à la dorsale transsaharienne à fibre optique. La cérémonie a eu lieu le 13 mai 2023, à Massakory, chef-lieu de la province de Hadjer Lamis, sous la houlette du ministre secrétaire général de la présidence du Tchad, Mahamat Hassan Borgou, de la secrétaire d’État à la Prospective économique et aux Partenariats internationaux, Madeleine Alingué, en compagnie du chef de coopération de la Délégation de l’Union européenne au Tchad, Martin Wiese, et du responsable pays du Groupe de la Banque africaine de développement, Ali Mahaman Lamine Zeine.
La Dorsale transsaharienne à fibre optique est un projet qui entre dans le cadre plus élargi du Projet multinational de la dorsale transsaharienne à fibre optique. Il consiste en la pose d’un linéaire à fibre optique de 1 510 kilomètres pour interconnecter le Niger, l’Algérie, le Nigeria et le Tchad.
Le raccordement du Tchad à la dorsale transsaharienne va contribuer à diversifier l’économie à travers une augmentation significative des recettes fiscales. Il permettra aussi de réduire considérablement le coût des transactions économiques et sociales, de rompre l’isolement numérique des zones rurales et de renforcer enfin l’intégration régionale.
« Le développement des technologies de l’information et de la communication constitue le fait majeur de notre ère, l’ascension fulgurante par laquelle il fait croître l’économie, n’autorise aucun pays à s’en passer pour son développement » a déclaré Mahamat Hassan Borgou. « Le gouvernement du Tchad a élaboré un plan stratégique de développement de l’économie numérique 2020-2030 qui se veut une vision futuriste qui a vocation de maximiser l’impact du numérique sur notre économie. Je vous donne l’assurance du président de la transition que notre gouvernement tiendra tous ses engagements vis-à-vis de ce projet » a-t-il ajouté.
Le projet qui va coûter 79 millions d’euros est cofinancé à hauteur de 29 millions d’euros par l’Union européenne. Un cofinancement administré par la Banque africaine de développement à travers une convention de délégation signée par les deux partenaires.
« En 2019, parmi les priorités affichées par la nouvelle Commission européenne, lors de son installation, il y avait l’idée d’une « Europe numérique », parfaitement adaptée à l’ère numérique », a déclaré Martin Wiese. « Cette même priorité a été reprise dans la politique de rayonnement extérieur de l’Union européenne, dans sa stratégie de « Global Gateway », qui prévoit de mobiliser 150 milliards d’euros, afin d’améliorer la connectivité en matière d’infrastructures, de commerce et de numérique en Afrique. L’Union européenne affiche ainsi sa volonté d’intégrer une dimension numérique dans la majorité de ses projets et de financer, le cas échéant, des projets qui permettent aux pays partenaires d’augmenter leur connectivité », a-t-il ajouté.
« La Banque africaine de développement soutient continuellement des projets d’impact pour améliorer la vie des citoyens. La connexion du Tchad à la dorsale transsaharienne à fibre optique, lancée en partenariat avec le gouvernement tchadien et l’Union européenne, est un exemple concret de cette collaboration fructueuse », a déclaré Ali Mahaman Lamine Zeine, responsable pays de la Banque africaine de développement au Tchad.
La composante tchadienne de la Dorsale transsaharienne à fibre optique consiste en la pose de la fibre sur une distance de 503 kilomètres, suivant un axe partant de Massaguet (Nord-Est du pays) en passant par Massakory, Ngouri, Mao, Rig-Rig, Daboua, jusqu’à la frontière nigérienne. Une boucle sera installée à N’Djamena pour permettre la connexion de nouveaux centres de données à des administrations nationales. Le projet va aussi permettre de créer des applications et de lancer des services numériques connexes, notamment dans les domaines de l’e-gouvernance et de l’administration.
Une fois achevé, le projet permettra d’augmenter la connectivité régionale avec les pays voisins et de soutenir une gamme de services électroniques. Les secteurs agricole, éducatif, sanitaire et du commerce vont être positivement impactés par ce projet, car il va créer de nouvelles opportunités notamment de nouveaux emplois et améliorer les revenus surtout dans les zones rurales.
Le Groupe de la Banque africaine de développement et la Commission européenne ont renforcé leur partenariat en 2017, en signant un accord-cadre sur les actions cofinancées par l’Union européenne et administrées par la banque. Cet accord-cadre permet à la Banque africaine de développement de recevoir et d’administrer des subventions directes de la Commission européenne. À ce jour, 35 projets cofinancés dans ce cadre sont mis en œuvre dans 27 pays africains, pour plus de 840 millions d’euros.