Socialnetlink Une étude sur les risques encourus par les utilisateurs de services financiers numériques (SFN) au Sénégal montre que 88% des utilisateurs ont rencontré au moins un défi et 80% ont été exposés à au moins un risque lié à l’utilisation de ces services.
La proportion d’adultes au Sénégal possédant un compte financier formel est passée de 15 % en 2014 à 56 % en 2021, en partie grâce à l’expansion des services d’argent mobile. Entre 2014 et 2021, le pourcentage d’adultes (de plus de 15 ans) au Sénégal possédant un compte d’argent mobile est passé de 6 % à 45 %, et la proportion d’adultes ayant
effectué ou reçu un paiement numérique est passée de 12 % à 53 %.2. Malgré une percée du mobile, des défis restent à relever. Ces derniers s liés à l’utilisation des SFN peuvent être classés en trois catégories à savoir : l’exposition à un risque lié à l’utilisation des SFN, la perte d’argent suite à un risque avéré, et les difficultés liées à la capacité des utilisateurs eux-mêmes.
La majorité des utilisateurs de SFN (80%) ont été exposés à au moins un risque lié à l’utilisation de ces services, avec la mauvaise qualité du réseau citée par 44% des utilisateurs comme le risque le plus courant, suivi de près par les tentatives de fraude à 43% souligne le rapport présenté lors d’un atelier sur le développement des moyens de paiement digitaux et les mesures de mitigation face aux risques au Sénégal organisé par Wave Sénégal à Dakar.
Le document exploité par Social Net Link précise que les hommes sont plus susceptibles d’être exposés à au moins un risque que les femmes (82% contre 77%).
«De plus, 32% des utilisateurs ont déclaré avoir perdu de l’argent en réagissant à un message frauduleux, en payant plus que prévu ou à la suite d’un dysfonctionnement pendant la transaction. Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes par ces pertes (35% contre 28%).»
Les difficultés liées à la capacité des utilisateurs ont également été relevées dans l’étude, avec 39% des utilisateurs confrontés à des difficultés telles que la navigation dans le menu ou des erreurs sur le numéro du destinataire. Encore une fois, les hommes sont légèrement plus susceptibles d’avoir des difficultés liées à leurs propres capacités (40% contre 36% pour les femmes).
Ces résultats montrent clairement que l’utilisation des services financiers numériques au Sénégal est loin d’être sans risque, malgré les avantages qu’ils peuvent offrir en termes de praticité et d’accessibilité. Ainsi, les fournisseurs de SFN sont appelés à prendre des mesures pour améliorer la sécurité de leurs services et réduire les risques pour les utilisateurs.
Pour rappel, cette étude s’inscrit dans le cadre des activités du Laboratoire pour la protection des utilisateurs de services financiers numériques dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) lancé par le CGAP en 2021, dont l’objectif est d’accompagner les acteurs locaux dans la construction d’un écosystème responsable pour les services financiers numériques (SFN) au niveau national et régional.
