Socialnetlink Les transferts de fonds jouent un rôle crucial dans l’économie sénégalaise, représentant environ 2,6 milliards USD, soit 10,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, et bénéficiant à environ un quart des ménages sénégalais. Selon une étude de la Banque mondiale la valeur totale des transferts transfrontaliers de personne à personne reçus par des canaux formels a augmenté de manière constante, à environ 6 % par an depuis 2010, y compris pendant la crise de la COVID-19.
Les trois principales destinations des migrants sénégalais sont la France, la Gambie (les corridors France-Sénégal et Gambie-Sénégal étant choisis comme corridors cibles dans cette étude) et l’Italie. Alors que de nombreuses femmes sénégalaises migrent vers des pays africains, notamment dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, la plupart des hommes cherchent à migrer vers les pays européens.
Au moins 23 prestataires de services de transfert de fonds (PSTF) offrent des transferts vers le Sénégal, et 41 acteurs du marché et agents intermédiaires fournissent des facilités d’encaissement pour les familles des migrants dans le pays. Cela inclut 5 fournisseurs d’argent mobile qui délivrent également des services de transferts de fonds internationaux. Les femmes ont moins accès aux services d’envoi et de réception de fonds que les hommes, ce qui s’aligne sur des questions plus larges relatives à l’inclusion financière des femmes au Sénégal.
«Pour favoriser l’inclusion financière des femmes, il est nécessaire de faire des recherches complémentaires sur la distribution des agents femmes au Sénégal, tout en mettant cela en perspective par rapport à la distribution de l’inclusion financière globale, afin d’approfondir la compréhension de l’inclusion financière des femmes à travers le pays» a déclaré Mamadou DIALLO, spécialiste senior du secteur financier Migration et transferts de fonds à l’UNCDF . Il réagissait lors d’un webinaire sur le thème de l’innovation inclusive pour accroître la portée des envois de fonds numériques au Sénégal. organisé par le Fonds d’équipement des Nations Unies.
Selon Monsieur Diallo qui faisait la présentation de l’étude sur l‘innovation inclusive des transferts d’argent au Sénégal, des modèles de tarification et de partenariats innovants entre les sociétés de transferts d’argent et les fournisseurs de monnaie électronique pourraient également réduire le coût des envois de fonds et accroître l’utilisation des paiements numériques dans le pays.
La monnaie électronique en pleine croissance
La monnaie électronique est le service financier le plus utilisé au Sénégal, avec 13 millions de comptes en 2020, dont 43 % sont actifs. Cependant, la plupart des applications de monnaie électronique ne sont disponibles qu’en français, ce qui peut poser un problème d’inclusion pour les femmes, qui représentent 43 % des employés dans le secteur des services financiers.
Sur le plan réglementaire, bien que les réglementations de la BCEAO fournissent un cadre de plus en plus propice à l’essai et à la mise à l’échelle de l’innovation, les défis liés à l’interopérabilité des paiements numériques, l’accès aux systèmes de paiement pour les institutions financières non bancaires et le manque d’alignement sur les réglementations fondées sur les risques continuent de constituer un obstacle majeur
