jeudi, novembre 21, 2024

Influenceurs sénégalais- Le degré Zéro de la communication

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L’irruption des « réseaux sociaux » associés au Smartphone ou téléphone intelligent a mis au monde un phénomène singulièrement contesté dans le domaine de la communication au Sénégal.

Celle-ci vit une crise profonde consécutive aux alignements partisans ouverts ou niés qui ont cours dans les entreprises de presse ou de groupes médiatiques de moins en moins pourvoyeurs d’informations utiles, vérifiées et diffusées en conformité avec les codes déontologiques qui régissent les professions de journalisme et de la communication.

Avec pour seul souci de créer le « buzz », de cumuler le maximum de « cœurs » de « like » et « d’abonnés », nos influenceurs ont fini de ravir la vedette aux médias classiques auxquels ils ont pris des parts d’audience substantielles. Starisés, ils n’ont pour seuls outils que leur Smartphone, une connexion internet et une inscription aux réseaux Tik Tok, Instragram, Twitter ou Facebook. L’injure à la bouche, ils ne se fixent aucune limite, ni discernement. Leurs messages d’une rare vulgarité sont débités sur fonds d’images obscènes, rarement recoupées suivant un menu très peu varié circonscrit aux affaires de mœurs, aux vrais ou faux scandales, aux faits divers et règlement de comptes en tous genres.

Ils sont courageusement installés hors du Sénégal, en France, au Canada ou aux USA, protégés par des lois plus ou moins sécurisantes de la liberté d’expression dont ils abusent à satiété. Acteurs politiques en vue, personnalités illustres sont la cible privilégiée de ces dispensateurs de bonne ou mauvaise réputation. Certains parmi eux ne sourcillent point pour s’attaquer à des personnalités religieuses de premier plan, jusque-là épargnées par les uns et les autres au Sénégal, en raison du respect révérentiel qui leur est accordé.

Chaque camp a son armée d’influenceurs sénégalais qui ont fini de polluer le paysage médiatique sénégalais. Reçus par les plus hautes autorités politiques du pouvoir comme de l’opposition, ils savent monnayer leurs œuvres de démolition des adversaires et ont fini de revendiquer une place de personnalités de premier plan dans l’ordre social. En vérité, ils occupent un espace laissé libre par les vrais acteurs de la presse et des médias qui devraient remettre à sa juste place leur profession et ses acteurs.
A défaut, nul ne devrait jeter des cris d’orfraie quand la masse de leurs méfaits aura engendré des crises graves, violentes voire meurtrières.

Source – Magazine Regards