lundi, novembre 25, 2024

Le Sénégal compte 35 psychiatres sur toute l’étendue du pays

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Le Sénégal compte 35 psychiatres sur toute l’étendue du territoire, annonce le docteur Ibra Diagne, Directeur adjoint du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) du ministère de la Santé de l’Action sociale. Ce qui pose problème dans la prise en charge psychosociale des victimes.

La prise en charge psychosociale des urgences de santé publique, chez les victimes en général, est un volet qui était un peu laissé en rade, depuis quelques années, selon le directeur adjoint du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) du ministère de la Santé de l’Action sociale.

Or, cette prise en charge psychosociale d’urgence, souligne le docteur Ibra Diagne, est extrêmement importante, parce que quand il y a une incidence, une catastrophe ou une urgence de santé publique, il y a toujours des victimes qui peuvent être impactées sur le plan psychologique, mais aussi sur le plan social. D’où l’intérêt d’avoir une prise en charge précoce, mais aussi une prise en charge proactive pour éviter l’émergence de troubles psychologiques, voire de stress post-traumatique.

Il a abordé le sujet, hier, lors d’un atelier avec des membres de l’Association des journalistes en santé, population et de développement organisé par l’USAID/Breakthrough Action, sur le système de gestion des incidents, avec des exercices de simulation. Ainsi, le Dr Diagne constate qu’il y a un regain d’intérêt pour ce volet de la médecine, avec l’émergence du Centre des opérations d’urgence sanitaire depuis 2014, mais aussi la mise en place des équipes d’intervention rapide psychosociales.

S’agissant de la prise en charge psychologique au Sénégal, il renseigne que depuis quelques années, la structure qu’il dirige est en train de mettre en place des équipes dans chaque région. Ce sont des équipes multidisciplinaires formées et équipées pour prendre en charge les victimes en cas d’incident. Ce sont des équipes aussi multisectorielles.

‘’Je peux dire que c’est un dispositif qui est innovant au Sénégal, que la sous-région ne possède pas. On a des équipes d’intervention rapide, mais qui sont pluridisciplinaires. Ici au Sénégal, on a deux équipes d’intervention rapide ; une épidémique et une psychosociale. En cas d’épidémie, les deux équipes se rencontrent pour travailler ensemble. Je pense que nous sommes sur la bonne voie et d’ici quelque temps, toutes les régions vont avoir leur propre équipe d’intervention rapide où, en cas d’incident localement, ils vont gérer les victimes tant sur le plan primaire que secondaire. C’est une question extrêmement importante. Au Sénégal, on est aux alentours de 35 psychiatres, sur toute l’étendue du pays, bien que beaucoup d’efforts aient été consentis. Je me rappelle, quand je me formais, on n’était que quelques-uns, mais actuellement, il y a beaucoup de jeunes psychiatres qui se forment à Fann (hôpital). Donc, nous sommes à 35 et, d’ici quelques années, nous irons jusqu’à avoir un nombre important’’, indique le Dr Diagne.

En effet, il est d’avis que la santé mentale, malgré les efforts qui ont été consentis au niveau national, n’a pas encore eu ce boum, parce dans les pays africains, le plus souvent, les maladies tropicales sont les maladies prioritaires et que la santé mentale fait partie de ces maladies qui sont moins prioritaires. ‘’Nous espérons, d’ici quelques années, qu’on va avoir un nombre important de psychiatres, parce que la santé mentale aussi pose des problèmes au Sénégal, mais aussi dans le monde. Comme l’a dit l’OMS (Organisation mondiale de la santé), il n’y a pas de santé sans sentiment’’, dit-il.

‘’Chaque année, on organise des exercices de simulation’’

S’agissant de l’exercice de simulation, le directeur adjoint du Cous du ministère de la Santé de l’Action sociale a expliqué que c’est un dispositif qui permet de tester les capacités du personnel formé en cas d’incident. Donc, il fait partie d’un cycle de préparation des urgences, en dehors de la formation de l’équipement et d’autres dispositifs. Ainsi, ces exercices de simulation vont permettre de tester leurs procédures et aussi leurs protocoles, pour préparer les intervenants à un éventuel incident dans le pays.

‘’Ces exercices-là sont extrêmement importants et le Centre des opérations d’urgence sanitaire est en train de faire un excellent travail. C’est pourquoi, chaque année, on organise des exercices de simulation, soit sur table, soit grandeur nature, parce que c’est un dispositif important’’, renseigne le Dr Ibra Diagne.