Une étude britannique, menée par Gamcare (littéralement : “se soigner de l’addiction au jeu”), met en garde contre une exposition précoce des enfants de joueurs déjà eux-mêmes problématiques. Cette organisation gère le numéro spécial des appels à l’aide de la Fédération Nationale des jeux.
Elle observe donc des phénomènes de transmission probable :les problèmes d’addiction sont du même type que ceux dont les parents sont en précarité morale et financière, et risquent donc de reproduire des schémas « déjà-vus ». L’étude constate que le comportement de ces parents amènent les enfants à glisser vers leur addiction, et qu’ils éprouvent souvent une forme de culpabilité dite « pousse-au-vice ».
Ainsi, en identifiant les « mauvaises pratiques » et les dérives, on préserve d’autant les manières saines d’aborder les jeux de cartes à gratter en ligne, comme le propose, entre autres, le site Paridirect, promoteur d’un jeu responsable et encadré par des normes officielles.
Se déculpabiliser en impliquant l’enfant ?
Pour se défaire du mal qui les hante, les parents croient calmer la curiosité de leurs enfants en les impliquant dans leur propre vice, par l’achat compensatoire de cartes à gratter.
Ce ne sont pas les cartes à gratter qui sont « problématiques », mais les motifs pour lesquels ces parents choisissent de mettre leurs propres enfants « dans la boucle ». Ils les chargent d’évacuer le stress d’une forme accaparante et déstabilisée du jeu d’argent.
Ce type d’études nous amène à « séparer le bon grain de l’ivraie »en identifiant mieux ce qui est « problématique » et, par opposition, ce qu’est un jeu sain, maîtrisé comme distraction bénéfique.
L’échelonnement statistique
Le groupe des joueurs déjà problématiques se distinguent nettement des autres groupes par cette propension, en soi ahurissante, qui consiste à acheter des cartes à gratter à ses enfants : il représente 38 % des parents victimes de cette dépendance excessive.
Ceux qu’on considère comme ayant un problème de faible intensité avec le jeu, ne s’adonnent à ces achats de cartes pour leurs enfants, qu’à 22% (- 16% a quoi correspond ce chiffre?)
La même enquête montre que seulement 8 % des joueurs réputés sans problème peuvent éventuellement acheter des cartes à leurs enfants. 5% des non-joueurs le feraient.
L’enfant incité à jouer jouera
Selon la responsable du programme, Alexa Roseblade, l’initiation a la participation à ces jeux réservés aux adultes fait que l’enfant considérera cela comme l’exemple à suivre. La carte à gratter n’est qu’une clé qui l’introduit à la tentation de refaire le geste et par la suite découvrir d’autres jeux. Elle constate, justement, qu’il y a peu ou pas d’addiction aux cartes à gratter, en tant que telles (4% seulement des appelants à l’aide pour cette pratique).
Tombé dans le jeu étant petit
Depuis le début, on comprend que le parent exposant son enfant commet une dérogation à la règle exigeant la majorité légale pour jouer à un jeu ayant rapport direct avec le gain d’argent. Ce que confirme la responsable : « Si ces jeunes sont les bénéficiaires d’un gros jackpot ou d’une grande victoire en ligne, ils auront à cœur d’avoir une seconde fois la même chance ».
Sur le principe, l’addiction s’enclenche, puisque « pas une fois sans deux, pas deux sans trois » et ainsi de suite, jusqu’au prochain jackpot fantasmé, qui, peut-être, ne se présentera plus. Si cela ne fonctionne pas avec les cartes, l’enfant plein d’illusion essaiera partout où cela lui semble possible. Il ne sera sans doute plus « addict » à un jeu, mais potentiellement à dix autres, tant que ses moyens lui feront croire qu’il le peut encore, jusqu’au basculement.
La nocivité reproductible
Il faut donc toujours remonter au parent déficitaire ou à comportement nocif pour comprendre ce qui s’est déclenché chez l’enfant ou le jeune, pour qu’il ne parvienne pas, lui non plus, à se défaire de cet engrenage . D’une attitude répétitive ou addictive, il pensera que c’est la norme et que les autres en font autant.
Le rapport cite un grand nombre de personnes, mis en contact avec le jeu ou les courses de chevaux, dès l’âge de 5 ans et qui participent complètement de l’exaltation de leurs aînés, comme s’ils avaient leur âge et maturité. À 18 ans, Untel se pensera mûr pour conseiller les autres sur la façon de placer chez un bookmaker, puisqu’il aura fait cela « toute sa vie ». C’est sa forme de maturation, sans en connaître aucune autre. Pris de cours, il sera vite couvert de dettes, mis sous tutelle et contraint de faire des heures supplémentaires pour rembourser…
Moralité : la règle de la majorité vaut aussi au sein du clan familial. Le but sera toujours de déjouer tout risque de comportement à risques addictifs et Avoir une attitude saine, même lors d’une exception