La deuxième édition du Mois du consommer local a été présidée par Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, de la Consommation et des PME. Cette rencontre sectorielle entre dans le cadre de la présentation des résultats issus des concertations sur le financement des PME. L’accès au crédit a été un point essentiel de la réunion entre acteurs de l’écosystème financier du Sénégal.
« Consommation des produits locaux, un levier d’accroissement des investissements productifs, de développement et d’intégration régionale », c’est le thème retenu pour le forum sur le consommer local. La question du financement des PME va être au cœur des débats durant toute la foire. Pour cette journée, les échanges ont porté sur les résultats des concertations sur le financement sous l’égide de la Banque centrale. L’accès au crédit a été un point essentiel.
« L’accès aux financements est une préoccupation pour les PME, et les autorités publiques » en atteste les statistiques de 2021 qui montrent que les PME n’ont pu capter que moins de 10% de l’encours total de crédits accordés aux entreprises, alors que la moyenne, au niveau de l’UEMOA, se chiffre à 14%.
« Cela montre qu’il y a encore un travail à faire au profit des PME pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le processus de développement socio-économique de notre pays, en termes de création de valeurs ajoutées et d’emplois pour lutter contre le chômage des jeunes et des femmes et la pauvreté”, a exprimé Abdou Karim Fofana. Pour y parvenir, 47 recommandations ont été formulées par six comités autour des réformes en cours dans le cadre du PAP2A par le bureau opération de suivi du plan Sénégal émergent.
Le ministre compte ainsi inviter toutes les banques commerciales et les partenaires qui ont des projets de financement dédiés aux entreprises et en particulier aux petites et moyennes entreprises, à saisir les opportunités du Dispositif de soutien au financement des PME/PMI mis en place par la BCEAO.
En ce qui concerne la commande publique, le ministre indique que 67% des marchés sont exécutés par les entreprises locales et c’est 852 milliards de F Cfa qui vont dans des entreprises locales et communautaires. « Mais, il y a des projets ou nous n’avons pas de financement local pour le faire. Nous ne disposons pas d’entreprise qui peuvent le réaliser et le financement nécessaire », fait-il savoir. Il fait noter que sur le TER, 56% des travaux ont été réalisés par des entreprises locales. « 83% de nos dépenses viennent de nos ressources intérieures. Cette année, nous allons dépasser la barre des mille milliards de F Cfa.
“L’accès au crédit des PME constitue un enjeu majeur pour la croissance économique inclusive du développement de notre pays », a de son côté fait observer le vice-président du Conseil national du patronat du Sénégal (CNP), Cheikh Tidiane Sy.
Il a vanté le savoir-faire sénégalais et souligné que les PME sénégalaises disposent de capacités techniques pour l’exécution d’une grande partie du Plan Sénégal Emergent (PSE).
« Notre plaidoyer est que notre Etat se mobilise et renforce davantage les capacités financières de nos énergies collectives nationales », a-t-il dit.
Le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Ahmadou Lamine Lô, est lui revenu sur les efforts consentis par les autorités publiques en matière de financement des PME.
Ces efforts doivent être poursuivis, afin de relever le taux d’accès au financement des PME, qui demeure encore faible, dit-il.
« Il est urgent de mettre un cadre de dialogue pour la promotion des produits locaux », a-t-il en outre préconisé, déplorant qu’environ 790 milliards de francs CFA aient été dépensés entre 2021 et 2022 dans l’importation des produits céréaliers et autres.