mardi, novembre 5, 2024

L’étendard de la connaissance est plus fort que la dictature de la médiocratie

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Apprendre, étudier, comprendre, connaître, savoir, découvrir, s’émouvoir, s’attendrir, créer, inventer sont des étapes, des moments, des états dans la conquête sublime de la connaissance, des savoirs, de l’expérience.

La connaissance anoblit l’âme, dompte les sentiments misérables, rend humble, fortifie les convictions et enracine l’être humain dans les meilleures valeurs de culture, de civilisation et de religion.
D’ailleurs le Livre Saint ne nous intime t’il pas l’ordre de lire, d’apprendre?
Ne dit-on pas que la connaissance est une source intarissable, plus on y puise, plus elle devient plus abondante?
L’épopée de la quête de connaissance est un parcours d’endurant, de résilient, d’êtres humains qui s’élèvent au-dessus des contingences et des basses servitudes de la vie pour ne viser que cette valeur ajoutée difficilement palpable, cette joie à nulle autre pareille, comprendre, découvrir, créer, inventer, etc.
Fut-elle insignifiante ou futile, utile ou bénéfique, la connaissance est un trésor incommensurable qui sort l’être humain de l’animalité, balise son chemin vers le bien-être, vers surtout ce bonheur supérieur inconnu du profane.
Ces femmes et ces hommes qui savent, qui sont compétents, étonnent par leur humilité, leur détachement aux biens matériels, à l’argent, aux clinquants et aux lambris, ils surprennent par leur générosité à partager leurs connaissances, leurs savoirs.
Les honneurs, l’argent, les châteaux, les faveurs ne peuvent acheter vilement l’honneur de leur esprit humain.
Le russe Grigori Perelman n’a t’il pas préféré la vie austère aux millions de dollars des prix attribués à ses découvertes !
L’honneur de l’esprit humain ne s’achète pas!
Contrairement à la noble connaissance, la médiocrité est un cancer de la société.
La médiocrité détruit tous les maillons actifs, productifs, valorisants de la société.
Le médiocre s’entoure de médiocres qui aussi ne choisissent que des médiocres plus médiocres qu’eux. En peu de temps, l’arrivée des médiocres finit par prendre en otage toute la société, l’État, la culture, les institutions, l’école, la santé, le sport, les loisirs, etc.
La médiocratie n’est pas compatible avec les valeurs, les meilleures valeurs de la société, la saine émulation, la transparence.
L’installation de la médiocratie n’est jamais innocente, elle est un simple instrument pour soumettre les esprits faibles aux désirs de l’Autorité et terroriser les fortes têtes.
Le message est clair, limpide: vous êtes mis sur un poste que vous ne méritez pas, pour y rester soumettez vous à toutes les volontés exprimées ou présumées de votre bienfaiteur.
En fait la médiocratie apparaît comme une manière violemment douce d’infantiliser, de ridiculiser les intelligences, les compétences, de les soumettre et de les dompter.
La médiocratie met à la grande lumière du jour les laudateurs de toute sorte, cette nouvelle méprisable catégorie sociale constituée de femmes et d’hommes dont la profession est d’insulter, de salir, de jeter la suspicion, de mentir sur d’honnêtes citoyens et de chanter les louanges de leurs donateurs.
Comme le ténia a besoin de son hôte pour survivre, la médiocratie ne peut survivre sans la généralisation de la corruption dans toute la société.
La dévalorisation de la connaissance, le non respect de la compétence et la promotion de la médiocrité sont les faces d’une même politique : saper notre attachement à nos valeurs cardinales de culture, de civilisation et de religion pour nous rendre sans défense, briser notre immunité morale et éthique.
Refusons dignement cette tentative de nous ramener au degré zéro de l’être humain, portons haut l’étendard de la connaissance, retrouvons la soif insatiable de la quête de la connaissance, de toutes les connaissances, valorisons la connaissance et raffermissons notre ancrage dans nos valeurs de culture, de civilisation et de religions.
On nous tue mais on ne nous déshonore pas!
Dakar, vendredi 9 décembre 2022
Mary Teuw Niane