La presse sénégalaise a connu une évolution stratégique durant ces dernières années. Avec l’avènement de l’internet, plusieurs possibilités d’adaptations ont pu rejoindre le cadre informationnel très diversifié par la demande accrue de l’information de proximité .
Longtemps dominé par une presse classique, tentant de maintenir le cap, le paysage médiatique sénégalais a pris des galons avec la prolifération de la presse en ligne. A l’heure actuelle, il y a plus de 300 sites internet au Sénégal selon les dernières estimations venant de l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) . Un nouveau champ occupé par plusieurs acteurs (journalistes, professionnels des médias, blogueurs, influenceurs, journalistes citoyens…) . Cette nouvelle donne ouvre ainsi la voie à un besoin urgent d’assainir le secteur tout en respectant la liberté d’expression des acteurs. D’ailleurs, l’initiative de la disposition obligatoire de la carte nationale de presse est un grand pas vers la professionnalisation du secteur.
Problématique
En balbutiement depuis les années 90, la presse en ligne au Sénégal a connu un nouveau souffle grâce à l’avènement des réseaux sociaux coïncidant avec la mondialisation de l’information marquée par le web 2.0. De presse classique ( on entend par là, la mise en place d’un site internet reprenant uniquement les infos de la presse papier) on est passé à une presse multiformes basée sur les nouveaux outils qui ont accentué la prolifération des sites web.
On assiste alors à la naissance d’un environnement propice à la création de contenus faciles, souvent injurieux ou obscènes tirés des réseaux sociaux.
Ce phénomène a fait voler en éclats le b.a.-ba du métier de journalisme consistant en la fiabilité des sources, le recoupement des données, la vérification et le traitement d’une information de qualité.
Proposition de mesures
Mise en place d’un organe décisionnel pour la création d’un média en ligne
Le premier problème de la presse en ligne au Sénégal réside sur la facilité de mettre en place un site d’information. Il n’y a aucune loi, ni organe qui s’occupe de cet aspect pour réglementer cette problématique. Notre analyse ne consiste pas à interdire la création de plateformes ( liberté d’information), mais d’avoir une technique de validation du média. C’est -à -dire, une méthode de vérification ( à l’instar d’une page vérifiée sur Facebook) pour faire la différence entre un site d’information fiable reconnu par le secteur de la presse et les autres sites. Cela permettrait aux internautes de faire le choix et de prendre certaines informations avec des pincettes. Ce travail pourrait être facilité par l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne ( APPEL) déjà existante et ayant une “Commission éthique et déontologie”.
Imposer un programme de Fact checking aux médias
Au Sénégal, on compte aujourd’hui plus de 300 sites d’informations. La plupart de ces plateformes publient les mêmes informations. Si on visite un seul site web sénégalais, pas la peine d’aller dans d’autres. Ce qui pose un réel problème de vérification de l’information. Avec l’avènement des réseaux sociaux, la situation devient plus compliquée. Il serait donc important d’imposer aux médias crédibles, une technique de fact checking pour les aider à être plus responsables dans le traitement de l’information. Un partenariat avec des structures comme Africa Check ou Facebook pourrait jouer un grand rôle dans ce changement de responsabilité face aux “Fake News” et ainsi, stopper la course effrénée au buzz ou scoop, la volonté de se remplir les poches par la monétisation de l’information ou encore l’envie de détenir une arme de “destruction” informative.
Respect des droits d’auteurs en ligne
Si aujourd’hui, la presse en ligne n’arrive pas à trouver le bout du tunnel dans l’exercice de ses fonctions, c’est une partie, à cause de ce phénomène très problématique du non “respect des droits d’auteurs en ligne”. Que ce soit une vidéo, un article ou une photo, les journalistes sont pillés et se pillent entre eux. Pour mettre fin à ce fléau, afin de leur permettre d’être responsables tout en vivant de leur métier, il serait important de mettre en place un système de copywriting accouplé par des lois existantes ( code de la presse ) pour freiner les “voleurs de contenus” en ligne.
Basile NIANE
Diplômé de l’ École Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ Lille)
Journaliste IT,
Spécialiste en Communication Digitale
Directeur de Social Net Link