Le président de la République, Macky Sall, a lancé les travaux de construction d’un bâtiment dédié aux CPGE, jeudi 27 octobre, à Thiès (ouest), pour, dit-il, réduire considérablement l’ampleur de la ‘’fuite des talents’’, la ruée des meilleurs étudiants, enseignants et chercheurs sénégalais vers les plus prestigieuses universités du monde.
Les locaux des CPGE sont en construction dans l’enceinte de la prestigieuse Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Thiès. En attendant la fin de la construction de leur école, les 50 meilleurs bacheliers sénégalais en 2022 ont entamé leur parcours universitaire dans des bâtiments de l’ESP. Ils ont été sélectionnés parmi plus de 500 étudiants.
‘’Nous voulons nous approprier le modèle français, car la France est l’un des pionniers en matière de préparation aux grandes écoles. Pour les sciences de l’ingénieur, nous avons fait appel à l’expertise étrangère, dont nous n’aurons plus besoin au bout de deux ans’’, a expliqué à l’APS le professeur Magaye Diop, coordonnateur des CPGE du Sénégal.
Selon M. Diop, deux Français, un Tunisien et cinq Sénégalais, tous des professeurs agrégés, ont été sélectionnés pour enseigner les matières de spécialité, à savoir les mathématiques, la chimie et la physique.
S’y ajoutent quatre vacataires sénégalais chargés des cours d’anglais, d’informatique, de sport, etc.
La France était jusque-là la principale destination des étudiants sénégalais admis dans ces prestigieuses écoles.
Le 7 avril 2022 s’est déroulée une audience du président de la République avec des représentants de la communauté universitaire.
‘’L’enseignement, la formation et la recherche sont un besoin vital pour toute nation qui aspire au progrès. Le dire, ce n’est pas énoncer une clause de style, c’est rappeler une vérité universelle, parce que ce sont ces trois piliers qui soutiennent la transformation positive de la société’’, a dit Macky Sall, lors de cette rencontre.
Accélérer l’achèvement de la construction des universités en chantier et mener une ‘’étude prospective’’ sur les flux d’étudiants font partie des décisions annoncées par le président de la République.
L’amélioration du taux d’encadrement, par l’élaboration d’un plan de recrutement d’enseignants et de personnels administratifs, techniques et de service, pour la période 2022-2026, fait partie de la quinzaine de mesures arrêtées lors de cette audience.
Macky Sall s’est également montré préoccupé par la maîtrise des budgets et des dépenses de fonctionnement des universités.
Le renforcement de l’insertion socioprofessionnelle des diplômés des universités sénégalaises, l’élaboration d’un plan stratégique national pour la recherche et l’innovation, pour la période 2023-2032, et l’accélération de la transformation digitale des universités font également partie de ses priorités.
Le 7 juin, Axel van Trotsenburg, le directeur général des opérations de la Banque mondiale, a visité les locaux de l’institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès. Les ISEP forment leurs pensionnaires à l’agriculture, aux métiers de l’énergie, à l’auto-emploi, etc.
Axel van Trotsenburg a visité celui de Thiès parce que l’Etat du Sénégal veut construire huit ISEP avec un financement de 100 millions de dollars américains (environ 61,3 milliards de francs CFA) de la Banque mondiale.
Le 30 juin 2022, Macky Sall a reçu des mains de représentants de la communauté universitaire un ‘’plan décennal de la recherche’’, qui a été élaboré à la suite de l’audience qu’il a accordée, le 7 avril, au monde universitaire.
Comme de nombreux secteurs d’activité, l’enseignement supérieur et la recherche ont changé de ministre en 2022. Depuis la constitution de l’actuel gouvernement, le 17 septembre, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est dirigé par Moussa Baldé, un professeur titulaire de mathématiques à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Ex-ministre de l’Agriculture, M. Baldé est également président du conseil départemental de Kolda (sud) et membre de la cellule des universitaires de l’Alliance pour la République, le parti politique de Macky Sall.
La section des sciences fondamentales appliquées et de l’innovation de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS) a organisé, les 18 et 19 octobre, un forum national sur l’‘’industrialisation du Sénégal’’. L’‘’apport du capital humain à travers les STEM’’ était le sous-thème du forum.
L’objectif de cette rencontre scientifique était de promouvoir les STEM, c’est-à-dire, les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques, d’‘’inciter les jeunes à se diriger vers les carrières’’ scientifiques, et de ‘’jeter les bases d’une industrialisation (…) reposant sur des connaissances scientifiques appropriées et des technologies adaptées’’.
‘’Atténuation des chocs exogènes’’
En novembre, le Sénégal a obtenu un taux d’admission de 100 % pour la section des sciences de la santé du concours d’agrégation du CAMES, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur.
En octobre aussi, l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar a été désignée meilleur établissement d’enseignement supérieur d’Afrique francophone par le classement international Eduranking, un classement indépendant, qui concerne 14.131 universités de 183 pays.
Dans le continent, l’UCAD est la 28e université la plus performante, selon les critères d’Eduranking.
En octobre, Mané Seck, docteure en physique, a remporté le prix du concours international ‘’Ma thèse en 180 secondes’’, à Montréal, au Canada. Vingt pays francophones étaient représentés à la finale de la compétition.
Le 1er décembre, la plus haute distinction du Prix Macky-Sall pour la recherche, institué en 2020 sous l’égide du CAMES, a été décernée au programme thématique de recherche (PTR) ‘’Pharmacopée et médecine traditionnelles africaines’’, dirigé par des chercheurs maliens.
Ce PTR est une plateforme de recherche et d’innovation pour la production et la commercialisation de médicaments à usage humain et vétérinaire, issus de la pharmacopée africaine. Le prix qu’il remporte est doté de 60 millions de francs CFA.
La deuxième distinction du Prix Macky-Sall pour la recherche, dotée de 25 millions de francs CFA, a été décernée au PTR ‘’Gouvernance et développement’’, pour des travaux consacrés à l’‘’atténuation des chocs exogènes’’ auxquels sont confrontées les économies des pays membres du CAMES.
Le troisième prix, récompensé de 15 millions de francs CFA, a été remis par Macky Sall aux chercheurs du PTR ‘’Langues, société, culture et civilisations’’, consacré aux savoirs endogènes, aux innovations technologiques et à la résilience.
Ces distinctions ont été remises aux lauréats en marge de l’inauguration de l’université Amadou-Mahtar-M’Bow, la deuxième université publique de la région de Dakar, construite à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise.
La faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF), l’ex-Ecole normale supérieure de Dakar, a fêté ses 60 ans en décembre. La FASTEF, rattachée à l’UCAD, a formé des milliers d’enseignants (des cycles moyen et secondaire) et d’inspecteurs de l’éducation.
En 2022, le taux d’admission national à l’examen du baccalauréat est de 51,99 %, soit une hausse de 6,69 points sur le résultat de l’année précédente. Une amélioration notée, malgré une grève des enseignants qui a duré plus de deux mois.
Avec APS