Le rapport d’AfricaNenda – une première du genre- offre un aperçu des Systèmes de Paiement Instantanés (SPI) sur le continent et un début de solution pour les améliorer.
AfricaNenda a lancé son rapport intitulé l’état des systèmes instantanés et inclusifs en Afrique, en collaboration avec la Commission des Nations-Unies pour l’Afrique (UNECA) et la Banque mondiale. Cette publication est le fruit d’intenses consultations auprès de divers leaders de l’industrie des paiements, d’experts de MPME, ainsi que quelques 1.200 utilisateurs dans sept pays d’Afrique.
Premier enseignement du rapport, les SPI sont en forte expansion sur le continent. 29 systèmes ont été implémentés dans la région au cours des dix dernières années – au rythme d’environ deux nouveaux systèmes par an – et 21 systèmes devraient être déployés bientôt. L’utilisation des SPI progresse considérablement. Rien qu’en 2021, les SPI sur le continent ont traité près de 16 milliards de transactions représentant une valeur de 1000 milliards de dollars US.
Si ces données sont encourageantes, beaucoup reste à faire pour que les SPI soient à la hauteur de leur potentiel et créent des opportunités pour les populations marginalisées et à faibles revenus. Par conséquent ces systèmes doivent devenir inclusifs. Les SPI inclusifs vont au-delà du simple traitement numérique des paiements en temps réel, 24 heures sur 24 et 365 jours dans l’année – leur objectif est de servir les populations, qui traditionnellement n’ont pas accès aux services financiers e. Ces systèmes permettent d’effectuer des paiements numériques de petits montants, à des coûts abordables et à travers de multiples canaux. Finies les contraintes ou restrictions pour envoyer de l’argent à sa famille ou à ses amis. Les SPI inclusifs permettent aux utilisateurs d’effectuer tousleurs paiements auprès de commerçants, de fournisseurs, de l’administration etc.
Au-delà des fonctionnalités des systèmes, l’inclusivité s’applique également à leur gouvernance. Un SPI inclusif doit donner un accès équitable à tous les fournisseurs de services financiers autorisés – banques, portefeuilles électroniques, fintechs notamment – de même qu’il permet à ces acteurs de prendre part aux décisions concernant le fonctionnement et la réglementation du système. Les banques centrales jouent un rôle essentiel pour garantir que ces systèmes bénéficient aux utilisateurs, particulièrement les personnes les plus vulnérables.
Aujourd’hui, seuls cinq SPI en Afrique (trois nationaux et deux régionaux) ont le potentiel pour devenir véritablement inclusifs.
La plupart d’entre eux ne répondent pas aux besoins de bases des utilisateurs, ce qui limite leur expansion et leur impact. Bien que ces systèmes multiplient leurs fonctionnalités et canaux d’accès pour répondre aux préférences et aux besoins de leurs utilisateurs, il leur faudra proposer de manière plus délibérée des solutions et une gouvernance qui touchent spécifiquement les populations vulnérables Le rapport sur l’état des systèmes de paiement instantanés et inclusifs soutiendra les acteurs de l’écosystème dans ce sens.
Pour mieux comprendre le paysage des SPI en Afrique et comment exploiter les opportunités qu’ils offrent, consultez le rapport