Il n’y a rien de tel que cette première tasse de café le matin. Pour moi, c’est un moment pour rassembler mes pensées avant que la journée ne commence vraiment. Cependant, ce rituel quotidien n’est pas quelque chose que nous devons considérer comme allant de soi.
Les climatologues ont averti que si rien n’est fait, les producteurs de café en Afrique perdront leurs moyens de subsistance. Donc, si nous voulons continuer à profiter de cette précieuse tasse, nous devons nous assurer que notre café provient de sources durables.
La culture du café en Afrique
Le continent produit 12% du café mondial, avec plus de dix millions d’agriculteurs dans 30 pays. Alors que la demande de café devrait augmenter de manière significative, les récoltes ont diminué en Côte d’Ivoire, le plus grand producteur de café en Afrique de l’Ouest.
Nestlé fabrique du café en Côte d’Ivoire depuis plus de 60 ans et nous avons pu constater en tant que témoin privilégié, les défis auxquels les agriculteurs sont confrontés.
Le changement climatique crée une hausse des températures, une sécheresse et des inondations qui rendent le café plus difficile à cultiver. Sous cette pression, les agriculteurs se sont tournés vers des pratiques nocives pour l’environnement telles que la déforestation et remplacent les vieux caféiers par des cultures plus faciles à cultiver.
Arguments en faveur d’une culture durable du café et de la transition vers une agriculture régénératrice
Il n’est pas trop tard pour inverser ce déclin. Lors d’une récente visite de plantations dans le village de Yobouekro, j’ai constaté par moi-même l’impact du changement climatique. J’ai rencontré Amani Ahou, une productrice de café qui, jusqu’à récemment, prévoyait d’abandonner sa plantation car la récolte de ses arbres âgés était tombée à des niveaux déprimants.
Au cours des dernières années, Amani a reçu une formation de la part d’agronomes Nescafé. Elle a appris les techniques d’élagage, le compostage et l’importance de planter des arbres d’ombrage. Elle est maintenant plus optimiste quant à la perspective de faire revivre sa plantation de café. « Ma plantation a rajeuni, mes vieux arbres recommencent à fleurir et produisent du bon café », a-t-elle déclaré.
C’était formidable de voir par de mes propres yeux comment l’amélioration des connaissances techniques, l’établissement de partenariats plus solides entre les agriculteurs et l’industrie peuvent avoir un impact réel et durable sur des agricultrices comme Amani.
Les techniques agricoles régénératives comme celles-ci jouent un rôle essentiel dans l’avenir de la culture du café. Ces techniques permettront d’améliorer la santé des sols, rétablir les cycles de l’eau, augmenter la biodiversité et réduire les émissions de gaz à effet de serre. En plantant plus de caféiers et en encourageant une plus grande biodiversité, les agriculteurs peuvent créer un environnement permettant aux abeilles, aux insectes et aux oiseaux de proliférer dans leurs champs. Cela aura un impact positif sur l’écosystème et réduira les effets du changement climatique.
La responsabilité et le coût de la transition vers l’agriculture régénératrice ne peuvent pas incomber uniquement aux agriculteurs. Cela fait 10 ans que nous avons lancé le plan Nescafé. Durant ces années, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les agriculteurs pour améliorer les pratiques agricoles, en partageant nos connaissances et notre savoir-faire à travers le monde. Le plan renforce les compétences agricoles pour aider les agriculteurs à produire des fèves de meilleure qualité et à obtenir des primes plus élevées, afin qu’ils puissent soutenir leurs familles et apporter une contribution significative dans leurs communautés.
Cependant, nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire, c’est pourquoi nous allons plus loin et avons annoncé la semaine dernière le Plan Nescafé 2030 pour accélérer l’agriculture régénératrice, réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer les moyens de subsistance des producteurs de café.
Nescafé s’est engagé à investir plus d’un milliard de francs suisses dans le monde. Les objectifs du plan sont les suivants :
– 100% de notre café doit être acheté de manière responsable d’ici 2025
– 20% du café proviendra de méthodes agricoles régénératrices d’ici 2025 et 50% d’ici 2030.
En Côte d’Ivoire, nous nous engageons à soutenir les agriculteurs qui assument les risques et les coûts associés à la transition vers l’agriculture régénératrice. Nous allons piloter un programme financier qui comprend des incitations financières conditionnelles pour l’adoption de pratiques agricoles régénératrices.
Nous avons un long chemin à faire, mais si l’ensemble de l’industrie du café en Afrique soutient cette transition vers l’agriculture régénératrice, nous veillerons à ce qu’aucun agriculteur ne soit laissé pour compte pour continuer à améliorer les conditions d’existence et les moyens de subsistance des planteurs à travers chaque tasse de café que nous buvons.
Par Scott Coles, Business Executive Officer, Café, Nestlé Afrique Centrale et de l’Ouest