jeudi, novembre 21, 2024

Dr Yoro Dia, le rempart de Macky Sall

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Samedi dernier, au moment où il soutenait sa thèse de Doctorat, Yoro Dia est nommé ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence de la République. Une nomination qui vient à son heure, car l’homme a plusieurs cordes à son arc. Journaliste et analyste politique, il est diplômé de la 25ème promotion du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’information (Cesti) et dirige l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d’administration (Asena) de France.

 

Lors de la formation du gouvernement ce samedi, le président Macky Sall a décidé de nommer Yoro Dia ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la Présidence de la République. Une nomination qui, selon beaucoup d’observateurs, vient à son heure. Journaliste et analyste politique, il est diplômé de la 25ème promotion du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’information (Cesti) et dirige l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d’administration (Asena) de France. Les membres de sa corporation, qui le considèrent comme un homme cultivé et ouvert, pensent qu’il fera un excellent travail à ce poste puisqu’il a le profil de l’emploi.

Connu pour son amour pour les connaissances et la recherche, il a soutenu ce samedi, au moment où le chef de l’Etat procédait à sa nomination, sa thèse de Doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), obtenant la mention très honorable. C’est l’ancien ministre de la Justice Serigne Diop qui était le président du jury. Il y avait beaucoup de personnalités présentes à la rencontre telles que Penda Mbow, Aly Ngouille Ndiaye, entre autres. Le surjet porte sur : «Mutations critiques d’une ‘’démocratie de Sisyphe‘’. Sociologie politique d’un basculement de l’Etat légal à l’Etat de Droit (1962-2022)».

Dans le document, Yoro Dia fait savoir que «le Sénégal a été l’une des rares exceptions démocratiques en Afrique. Exception démocratique quand il demeura un ilot de démocratie et de multipartisme dans l’océan des dictatures et des partis uniques, des indépendances à la première vague démocratique issue des conférences nationales et de la conférence de la Baule ».

Pour le désormais homme de confiance du Président Macky Sall, «le retour du Printemps des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest dont le pays semble être à l’abri grâce à l’alternance devenue la respiration démocratique confirme ce statut d’exception. Les deux poumons de l’exception sénégalaise seront Senghor et Wade. De la crise de 1962 aux Législatives de juillet 2022, l’Etat sera confronté à plusieurs crises et mutations politiques économiques et sociales mais comme le roseau, il plie souvent mais ne rompt pas, mettant ainsi le pays à l’abri de tout changement anticonstitutionnel. Si l’Etat a été à la hauteur sur le plan politique, on ne peut dire la même chose sur le plan économique. Le Sénégal n’a pas beaucoup capitalisé sur son avantage absolu qu’est sa stabilité politique et son système démocratique pour se concentrer sur la question économique qui a été souvent sous traitée aux institutions de Bretton Woods, à cause d’une démocratie de Sisyphe qui enferme le pays à un éternel recommencement, à un éternel retour sur la question électoral depuis 1983».

«L’ETAT LEGAL EST EN TRAIN DE BASCULER DE FAÇON IRREVERSIBLE VERS L’ETAT DE DROIT»

Selon le porte-parole de la Présidence de la République, «les alternances de 2000 et 2012 qui ont fini de prouver la fiabilité de notre système électoral et la qualité de notre administration capable de gérer une transition entre ère socialiste de 40 ans et celle libérale, en dix jours en 2000, et 6 jours en 2012. Cette démocratie de Sisyphe est due aux dérives de l’Etat légal qui s’appuie sur la loi, la majorité parlementaire pour se donner un avantage politique comme les modifications constitutionnelles du 23 juin 2011 ou les modifications sur le quart bloquant et la suppression de limitation des mandats à la veille de la Présidentielle de 2000. Avec l’Etat de Droit il y a des principes sur lesquels on ne peut plus revenir même si on a la majorité pour le faire. Alors que l’Etat légal se donne des lois, des règles et peut les défaire légalement à condition d’avoir la majorité. Depuis l’alternance 2000, l’Etat légal est en train de basculer de façon irréversible vers l’Etat de Droit malgré un piétinement politique». D’après Yoro Dia, «ce basculement vers l’Etat de Droit est confirmé entre autres par la tendance à la juridicisation des conflits politiques et électoraux en lieu et place des rapports de forces dans la rue que nous avons connus de 1983 à 2000.

Faire dépérir l’Etat légal pour faire émerger l’Etat de Droit nécessite une réforme de l’Etat, surtout de la justice, le seul service de l’Etat qui porte le nom d’une vertu, et l’Administration. Plus l’Etat de Droit avance, plus la démocratie de Sisyphe recule parce que sur le plan politique, un Etat de Droit est toujours bâti sur des règles consensuelles».