A l’heure où le Sénégal est devenu un pays pétrolier, toutes les compétences allant dans le sens d’une protection des ressources hydrauliques deviennent une nécessité. Dans le domaine de la recherche, de la cybersécurité, il faut une préparation à l’avance pour sécuriser notre pays.
C’est dans cette perspective que Daouda Sow, DG de Techso Group a donné des pistes pour la sécurisation de l’information. Dans un entretien avec nos confrères d’Emedia, le spécialiste de la cybersécurité attire l’attention de l’Etat sur la mise en place de stratégies rassurantes.
«Aujourd’hui, quand on regarde l’impact de la cybersécurité sur le Pib des pays en Afrique dont le Sénégal, on voit l’impact que peut avoir ce sujet-là. La cybersécurité est tout simplement une question de souveraineté puisque quand on n’est pas souverain dans sa maîtrise des données, ça pose problème. Aujourd’hui, des entreprises à caractère vital sont attaquées et l’impact que ça peut avoir sur un pays est immense. Ce qui fait qu’il y a des initiatives qui sont prises par le gouvernement comme la stratégie nationale de cybersécurité. Il y a des lois qui sont votées à l’Assemblée nationale, notamment la protection des données à caractère personnel, qui est géré par une entité. Maintenant le constat, ce n’est pas seulement au Sénégal, l’expertise et les compétences sont des problématiques réelles. Je pense que l’État devrait aussi travailler sur ce levier-là» souligne le directeur de Techso Group.
D’après lui, La stratégie nationale de cybersécurité mise e n place par le gouvernement vise à renforcer les mécanismes de sécurité du système d’information, notamment ce qu’on appelle des infrastructures critiques d’un pays.
«Quand on parle d’infrastructure critique, on parle du secteur bancaire, d’eau, de l’électricité. Parce qu’une société comme la Senelec, si demain elle subit une attaque, l’impact que ça peut avoir sur la population est immense. Donc, il y a des entités qui sont identifiées comme des entités à caractère critique. Et donc la stratégie tient compte aussi de tout cela. C’est ce qui fait que c’est la stratégie qui fixe le cap, qui donne les orientations et qui est déclinée en projet» ajoute- t-il.
Il invite également l’Etat à mettre en place des mécanismes pour que demain, les systèmes d’informations de ces entreprises qui vont travailler dans le domaine pétrolier puissent être sécurisés.
«L’État doit jouer pleinement son rôle de souveraineté. Parce que s’il n’a pas des mécanismes qui permettent de savoir ce qui se passe, en termes de sécurité, il peut faire l’objet d’attaques à tout moment. Je crois que cela s’inscrit dans la stratégie nationale. Autre chose, la cybersécurité est un domaine qui exige beaucoup de budget. Vous prenez un pays comme la France et le Maroc, les questions de cybersécurité sont des sujets qui sont gérés directement par la défense nationale. Ce sont les militaires qui s’en occupent, pour vous dire à quel point le sujet est sérieux et important. On voit aussi les investissements à coût de milliards qu’ils font dans ce domaine. Et ça, on ne le sent pas aujourd’hui dans nos pays. Les préoccupations on en parle, mais il faut aussi que les moyens puissent suivre. Et je pense que les autorités en ont conscience.»