En voyage d’études en France, sept étudiants de l’Institut africain de Management (IAM), se sont volatilisés dans la nature.
Nous en savons un peu plus sur la l’évasion des étudiants du Business School, IAM. En effet, le quotidien Libération, dans sa parution de ce vendredi, nous relate ce « Prison Break » au coeur de l’hôtel Eklo.
Le 25 juillet 2022 quand la police des frontières a retenu les étudiants à la suite d’un bref interrogatoire qui permis de relever plusieurs incohérences dans leurs discours, ce fut un choc, surtout chez les Sénégalais de Toulouse, les organismes locaux de défense des droits de l’homme et les autorités consulaires sénégalaises qui s’étaient mobilisés.
En effet, ils étaient retenus dans les locaux de la police aux frontières le temps de procéder à toutes les vérifications.
Mobilisation des autorités consulaires et des organisations de défense des droits de l’homme à Toulouse
Un avocat sénégalais, habitant Toulouse, Me Sangoné Thiam, alerte immédiatement les organisations de défense des droits de l’homme. Le même jour, la dépêche de Toulouse sort un article en ligne et rapporte : « C’est un voyage en France qui a très mal démarré pour 19 étudiants sénégalais. Depuis ce lundi, ce groupe de jeunes est retenu dans les locaux de la police aux frontières (Paf) à l’aéroport Toulouse Blagnac. Ces étudiants avaient pour projet un voyage pédagogique en France organisé par l’Institut africain de management (Iam).
Au programme : des visites d’entreprises toulousaines avant un retour prévu le 5 août au Sénégal. Mais à leur descente de l’avion le 25 juillet les étudiant ont été escortés par la Paf. C’est d’ailleurs dans ces bâtiments que les jeunes ont passé la nuit. Une proche évoque des conditions spartiates et une mesure arbitraire. « Sept lits pour 19 étudiants », déplore-t-elle. Elle a d’ailleurs filmé les locaux et publié les images sur les réseaux sociaux. Elle ajoute : «On ne leur a donné à manger que tardivement sans respecter les restrictions alimentaires de chacun (végétarien, halal) ».
Selon Me Sangoné Thiam, l’avocat de ces étudiants, « ils ont un visa en règle, tous 1 000 euros sur leurs comptes bancaires et un hôtel réservé, tout était en règle ». L’avocat toulousain ne comprend pas les raisons de cette retenue.
«J’ai passé plusieurs coups de téléphone aux divers consulats pour faire bouger les choses si la situation avait duré encore trois jours, j’aurais dû saisir le juge des libertés et de la détention », précise encore le pénaliste. Après plusieurs heures de négociation, le groupe d’étudiants a finalement pu sortir de l’aéroport. Sollicitée sur les raisons de cette retenue, la préfecture de Haute-Garonne n’a pas encore formulé de réponse »
Première «disparition»
En effet, les 19 étudiants de l’lam ont été libérés le 26 juillet grâce à la mobilisation mais, surtout, parce que le consul du Sénégal à Paris s’était personnellement porté garant en mettant en exergue la «bonne réputation de l’lam »
Seulement, la police aux frontières avait posé deux conditions. La première est que les étudiants soient logés à la même adresse; la deuxième, que l’avocat toulousain, mandaté par l’Iam, garde les passeports de tout le monde.
C’est ainsi que l’avocat a pris tous les passeports avant d’acheminer le groupe à l’hôtel Eko de Toulouse. L’lam avait payé auparavant l’intégralité du séjour. Mais, le 27 juillet, surprise : une étudiante est portée disparue.,
Le réceptionniste de l’hôtel indiquera au reste de la délégation l’avoir vu sortir le soir.
Le reste du groupe « escorté » par la police jusqu’à l’aéroport lors de leur retour au Sénégal
En ce moment, l’avocat, garant de surcroît, pensait à une petite virée. Que non, puisque le lendemain, la tante de la « fugitive », l’a appelé depuis Paris pour exiger la restitution du passeport de cette dernière.
Mais I’lam, informé, n’était pas au bout de ses surprises puisque les 2 et 3 août, 6 autres étudiants se sont fait la belle. Le plus cocasse est que se sachant surveillés, ils ont laissé leurs valises sur les lieux.
Au total, ce sont 7 étudiants sénégalais et un Guinéen (deux filles et cinq hommes) qui ont pris la tangente. Le reste du groupe, au nombre de 12, est revenu Dakar. Mais les autorités policières n’ont voulu prendre aucun risque puisqu’ils ont été « escortés » jusqu’à la porte de l’avion pour s’assurer de leur retour effectif au pays de la Téranga.
Une situation qui, aujourd’hui, entaille l’image de cette école considérée, par beaucoup de jeunes étudiants, comme l’une des plus prestigieuses de la capitale sénégalaise.
Source: Libération