Les pays africains sont appelés à compter davantage sur leurs propres moyens pour relever les défis économiques et sociaux engendrés par la crise de la covid-19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine, a indiqué dimanche Macky Sall président en exercice de l’Union Africaine (UA),
«La crise actuelle renvoi les pays africains à leurs propres responsabilités pour se libérer de certaines contingences trainées depuis des décennies», a déclaré M. Sall dans une allocution à l’ouverture de la 4e réunion de coordination semestrielle de l’UA, des communautés économiques régionales (CER) et des mécanismes régionaux (RM) qui se tient dans la capitale zambienne Lusaka.
Soulignant que la vulnérabilité de l’Afrique en terme d’insécurité alimentaire s’est accentuée durant les derniers mois, il a rappelé que le continent détient près de 60 % des terres arables dans le monde, d’importantes ressources hydriques et une abondante main d’œuvre productive.
«Une Afrique qui regorge de ressources naturelles ne devrait plus s’exposer à l’insécurité alimentaire. Avec des politiques adéquates et des moyens conséquents, elle devrait pouvoir assurer ses besoins et ceux des autres pays à travers le monde», a soutenu le chef d’État.
Il a, à cet égard, mis l’accent sur le caractère urgent de consacrer des moyens massifs pour améliorer la production agricole en Afrique, en priorisant la mécanisation du secteur et l’utilisation accrue des engrais, déplorant que les pays africains perdent jusqu’à 25 % des récoltes en raison de l’absence de systèmes de stockage adéquats.
Dans cette même veine, M. Sall a signalé que la production céréalière en Afrique est conditionnée par la disponibilité des engrais et des semences, ce qui requiert de développer de nouveaux partenariats afin de pouvoir produire sur le contient assez d’engrais pour l’utilisation locale.
Par ailleurs, le président de l’UA a regretté que l’Afrique est toujours confrontée aux barrières frontalières et douanières qui bloquent le commerce intra-africain.
La question de la sécurité sanitaire doit rester au centre des priorités du Continent africain
En outre, il a relevé que l’un des freins majeurs au commerce intra-africain réside dans l’absence d’infrastructures entre les pays membres de l’UA, appelant les communautés économiques africaines et les mécanismes régionaux à intensifier leurs efforts pour remédier à ce problème.
La cérémonie d’ouverture de cette 4e réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine a été marquée par la présence notamment du Président zambien Hakainde Hichilema, du Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, de l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, du président du Conseil européen, Charles Michel, et du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Au programme de cette réunion, figure notamment l’examen du rapport intérimaire sur la pandémie de la covid-19 en Afrique, le rapport actualisé sur la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAf), le rapport sur l’état de l’intégration régionale en Afrique et le rapport sur la division du travail entre l’UA, les CER, les MR et les états membres.
Il s’agit également d’examiner le rapport sur l’expérience réussie de coopération inter-CER qui a débouché sur l’accord de libre-échange tripartite entre le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Une réflexion de haut niveau sur le premier plan décennal de mise en œuvre de l’agenda 2063 de l’UA et l’élaboration du deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’agenda sont également à l’ordre du jour de cette réunion.
Par ailleurs, les dirigeants africains se pencheront sur la question du lancement de la plateforme d’échange de connaissances interrégional (I-RECKE) sur l’alerte précoce et la prévention des conflits, comme ils procéderont à l’adoption du projet de déclaration de la 4ème réunion de coordination entre l’UA, les CER et les MR.