Les élections législatives en 2022 et les élections présidentielles de 2024, censées raffermir la démocratie au Sénégal, risquent au contraire de plonger le Sénégal dans le chaos, avec déjà trois pertes de vie humaine.
La situation politique au Sénégal devient ainsi une menace pour la paix sociale et obère toute possibilité de développement économique. Face à cette situation qui porte les germes d’une guerre civile, tous les Sénégalais sont interpellés.
La presse sénégalaise, qui a joué un rôle déterminant dans les alternances politiques en 2000 et 2012, veut continuer à être libre et indépendante au service du citoyen sénégalais, nonobstant les intimidations et agressions de tous bords, des partis et hommes politiques, du pouvoir en place comme de l’opposition. Mais au-delà du rôle d’une presse républicaine, les médias sénégalais veulent impulser les conditions d’un climat politique apaisé. Pour cela, les acteurs des médias vont impliquer tous les acteurs de la société civile pour exiger des partis et hommes politiques le respect des règles de concurrence politique, conformément à la Constitution, aux lois et règlements du Sénégal. Le rôle de l’État et ses différentes institutions est avant tout de garantir la paix sociale, sans laquelle il n’y a ni État de droit, ni nation, ni épanouissement collectif et individuel.
Concertation nationale pour exprimer la volonté du citoyen
Le Sénégal est une république, dont l’essence même est la défense de l’intérêt du citoyen. En aucun cas, les partis et hommes politiques ne sauraient prendre en otage les citoyens. L’affirmation de la volonté du citoyen, à travers une Concertation nationale, incluant toutes les composantes et sensibilités de la société sénégalaise, s’imposera aux partis et hommes politiques, censés représenter l’intérêt général et non des intérêts particuliers. Cette Concertation nationale va délivrer ses conclusions sur la résolution de la crise politique actuelle.
Participants à la conférence nationale
Toutes les associations organisées en regroupements seront parties prenantes à la concertation nationale, dont l’objectif est une concertation nationale :
– Administration et démembrements ;
– Coalitions de partis politiques ;
– Associations religieuses avec toutes les confréries musulmanes et l’Église ;
– Centrales syndicales des travailleurs ;
– Organisations patronales ;
– Organisations non gouvernementales ;
– Association des parents d’élèves ;
– Coordination des Associations de Presse (CAP) ;
– Personnalités publiques consensuelles ;
– Observateurs : représentations diplomatiques et organismes internationaux basés au Sénégal ;
– Organisations internationales de la presse.
Questions d’achoppement entre partis et hommes politiques
La Concertation nationale va s’exprimer sur les points d’achoppement qui sous-tendent la crise politique actuelle :
1. Éligibilité aux élections législatives ;
2. Date de tenue des élections législatives ;
3. Limitation des mandats selon la Constitution ;
4. Normes pour les forces de sécurité ;
5. Indépendance de la justice ;
6. Gestion des médias privés et de service public.
Sur chacun des points, la Concertation nationale va adopter une résolution consensuelle. Tout parti ou homme politique dissident va prendre ses responsabilités devant la Nation.
Chronogramme pour l’organisation de la Concertation nationale
Les élections sont prévues pour le 31 juillet 2022. Mais différentes manifestations sont programmées avant ces échéances. L’urgence est de tenir la Concertation nationale au plus tôt pour ne pas laisser dégénérer et empirer la situation.
Eu égard à ces impératifs, la Concertation nationale va se tenir en un jour, le dimanche 3 juin 2022 à la Maison de la Presse, à partir de 09h00.
Fait à Dakar, le mardi 28 juin 2022.
La Coordination des Associations de Presse (CAP)