La transformation digitale est devenue une réalité en Afrique. Le continent est devenu au fil de ces années un réservoir de talents numériques avec une population très jeune. Pour accompagner cette dynamique, il faut « mettre en place un cadre organisationnel et inclusif des jeunes », avec une bonne formation.Gouvernants, entrepreneurs et organisations doivent travailler de concert afin de favoriser l’essor des talents numériques africains. C’est l’avis de Malick Diouf, DG de LAfricamobile (LAM).
La transformation digitale doit donc s’inscrire dans une conduite du changement collaborative et participative qui vise en premier lieu à créer un cadre inclusif qui va au-delà de l’échelle régionale. Le sieur Diouf estime qu’une organisation permettrait aux plus jeunes d’exprimer leurs talents : « L’Afrique regorge de talents, je le confirme. On pense que le faire de façon la plus organisée dans des organisations patronales a plus d’impacts parce qu’il ne s’agit pas que de LAfricamobile mais de l’organisation de tous les professionnels des TICS du Sénégal. Ce sera une organisation qui regroupe les opérateurs, les PME, TPE et les start-ups sénégalaises. Et cette même organisation sera membre d’une autre organisation sous-régionale qui est l’équivalent de l’UEMOA par exemple. Donc les actions vont être coordonnées pour qu’on ait plus d’impacts ».
Ce nouveau contexte de transformation numérique astreint les salariés à se mouvoir dans des environnements dynamiques et variables. Face à ces changements, le véritable enjeu pour les organisations est celui de l’adhésion des personnels à ces nouvelles logiques et principes portés par la révolution numérique.
Dès lors, la stratégie de formation doit prioritairement pointer l’objectif du développement d’une culture numérique au sein de l’organisation.
Le Directeur général de LAfricamobile estime qu’il faut adapter les enseignements par rapport aux demandes des organisations. « Que les programmes de formations dans nos universités et écoles correspondent aux besoins de nos entreprises. Malheureusement, il y a encore beaucoup de décalage entre ce qui se passe dans le milieu professionnel et ce qui est enseigné dans les écoles. Entreprises et écoles doivent travailler de concert pour que les étudiants formés puissent être tout de suite opérationnels », propose Malick Diouf.
Pour ce faire, il estime qu’il faut aller vers des partenariats et des programmes de suivi et d’évaluation pour que ces deux mondes puissent se rapprocher. Sur ce même registre, il indique qu’il faut également développer des programmes de stage et d’alternance : « C’est des initiatives qui peuvent former des talents et de leur donner la chance d’exercer ».
Il est crucial de mettre en œuvre des stratégies et surtout de travailler en partenariat pour assurer au continent un vivier de talents numériques en faveur de l’avenir économique. L’ère numérique exige des compétences entièrement nouvelles. Malick Diouf est convaincu que pour y arriver, il faut une initiation à la culture numérique. « On a un enjeu majeur en Afrique non pas seulement pour les gouvernants mais un enjeu de société. On a la chance d’avoir la population la moins jeune avec 25 ans de moyenne d’âge. C’est la force vive. C’est une bombe à retardement si ces gens-là ne sont pas formés. Ils peuvent être formés dans les écoles, dans les universités mais aussi à travers des programmes de vulgarisation de la connaissance. On a la chance aussi d’être dans un siècle où l’information est gratuite sur internet. Il faut œuvrer pour que ces jeunes-là puissent avoir l’opportunité de se former en ligne », estime le Directeur général de LAM.
La technologie numérique a également fait naître un besoin constant de nouvelles compétences au sein des entreprises de TIC et de télécommunications. La mobilité des talents a été essentielle pour combler ces lacunes et permettre aux employés d’accéder à des expériences de formation et à des possibilités d’apprentissage pratique afin d’améliorer leurs connaissances et leurs performances dans cette ère numérique en constante évolution.