Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991.
Ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias. Cette déclaration renforce donc l’article 19 de la DUDH : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Selon le représentant régional du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) en Afrique de l’ouest, M. Andrea Ori : « le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. » Tout aussi importante, la Journée mondiale de la liberté de la presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. C’est aussi une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une histoire.
Dans une déclaration, la haute commissaire aux droits de l’Homme Michelle Bachelet a rappelé le thème de cette année qui porte sur « La surveillance numérique », considérant que cette pratique constitue « l’une des plus grandes menaces à laquelle le journalisme moderne doit faire face, mettant gravement en péril le travail, l’indépendance, l’intégrité et même la vie des journalistes ». En outre, selon Mme Bachelet, l’utilisation croissante et illégale de ces outils intrusifs met en danger non seulement les journalistes eux-mêmes, mais aussi leurs sources et leurs familles.
D’après Mme Bachelet « Les outils de surveillance constituent un danger croissant pour le fonctionnement d’un monde libre et démocratique. Il reste encore beaucoup à faire pour renforcer la surveillance et le contrôle de ces outils aux niveaux national, régional et mondial. Les journalistes, comme nous tous, ont droit à la vie privée, à la dignité au travail, et d’exercer leurs droits à la liberté d’expression et d’opinion. »
À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la haute commissaire aux droits de l’Homme a réitéré son appel à un moratoire sur l’exportation, la vente, le transfert et l’utilisation d’outils de surveillance développés par le secteur privé.