dimanche, décembre 22, 2024

Transformation numérique, corruption et confiance en Afrique

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La transformation numérique offre la possibilité de lutter plus efficacement contre la corruption.

Plusieurs études montrent que la transformation numérique peut améliorer la prévention, la détection, la notification et la poursuite d’actes de corruption (FMI, 2018), notamment parce qu’elle favorise la transparence, la responsabilisation et la participation des citoyens. À cet égard, certains pays de la région (Kenya, Sénégal et Tanzanie) ont récemment adopté des outils d’administration fiscale numériques qui allègent le travail administratif et contribuent à lutter contre la corruption des agents des impôts en réduisant les possibilités de pots-de-vin. 

La transformation numérique peut également améliorer les rapports entre les autorités et les citoyens, en renforçant la confiance envers les représentants officiels.

La transformation numérique peut aider à diffuser les informations de façon économique, ce qui réduit les coûts liés à la recherche ainsi que l’aléa moral. L’utilisation d’outils numériques (comme la participation en ligne) par les autorités facilite l’expression et l’implication des citoyens dans les prises de décisions, la définition des politiques, la résolution des problèmes et la conception des services. Cela accroît la qualité des services, favorise la transparence et contribue à consolider la confiance du grand public envers les pouvoirs publics, ce qui améliore l’intégrité et l’ouverture du processus politique à la participation des citoyens (OCDE, 2018). 

Une analyse empirique montre que l’adoption du numérique est liée à une baisse de la perception de la corruption et à une amélioration de la confiance accordée aux agents du fisc.

L’étude en question (Ouedraogo et Sy, 2020) utilise des données individuelles (couvrant 23 000 personnes dans 26 pays en Afrique subsaharienne) tirées de la sixième vague d’enquêtes de l’Afrobaromètre pour évaluer l’impact de la transformation numérique (représentée par plusieurs indicateurs, notamment l’indice d’adoption du numérique de la Banque mondiale, l’indice sur le budget ouvert et l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI) de l’Organisation des Nations Unies) sur la corruption1. L’analyse fait apparaître qu’une augmentation de l’indice d’adoption du numérique du 25e au 75e centile i) est liée à une baisse de la perception de la corruption chez les agents du fisc pouvant atteindre 4,2 points de pourcentage, et ii) améliorerait la confiance accordée aux agents du fisc d’environ 2,5 points de pourcentage (graphique 3.2.1). 

préparé par Rasmane Ouedraogo dans  « La transformation numérique en Afrique subsaharienne » (FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL)