Le secteur de la Fintech a été bouleversé depuis l’arrivée de Wave qui, avec son modèle à 1%, a cassé les prix face à Orange. Qu’est-ce que cela change dans l’écosystème ?
Beaucoup de choses, mais les deux choses les plus marquantes sont l’impact sur le client final, les détenteurs de POS et les distributeurs. Le client final fera beaucoup plus d’économies sur sa bourse et fera plus de transferts. Désormais, grâce au prix attractif, les frais sont au minimum avec des mesures incitatives pour laisser de l’argent dans le wallet (ce qui répond au modèle économique des Fintech, car elles souhaitent que l’argent reste dans le système). Cette baisse impacte négativement les propriétaires de points qui en sont venus à appliquer des frais de services, s’ensuit un jeu de cache-cache entre les opérateurs et les distributeurs, ce qui est fait au détriment du client final. Pendant ce temps, le régulateur est largué car ne comprenant pas ce qui se passe.
Au-delà de ce débat passionnant entre Wave et Orange sur la concurrence, que faut-il faire, selon vous, pour que les startups évoluant dans ce domaine puissent prospérer et que naissent enfin des champions locaux ?
Répondre à cette question, c’est juste suggérer l’ouverture des API de toutes les grosses Fintech. Cette acceptation du mindset entrepreneurial facilitera les transactions, augmentera les usages et propulsera les chiffres d’affaires avec une pérennisation des startups car cette ouverture leur donnera un business supplémentaire.
Le Sénégal compte environ une vingtaine de Fintech dont la majorité se focalise sur les paiements digitaux. Est-ce un bon choix ou faut-il miser sur les autres catégories de besoins comme l’investissement crowdfunding, le crédit digital … ?
Oui, mais il faut aussi avouer que le crowdfunding n’est pas une chose récurrente et ce qui développe une boite, c’est le volume et la récurrence des commandes. En plus, de nos jours, nous avons des services phares, mais à côté, il y a des services d’appel, des services qui sont là pour combler le gap et retenir le client. En moyenne, chacun de nous a 28 applications et si l’application n’est pas trop utile, elle tombe en désuétude.