dimanche, décembre 22, 2024

L’écosystème des Fintech au Sénégal !

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Le Sénégal, avec une population estimée à 16,74 millions d’habitants, est en pleine croissance vers l’inclusion financière. Grâce au dynamisme de l’écosystème, le pays compte une vingtaine de Fintech, 47 facilitateurs et partenaires de financement répartis dans plusieurs domaines d’activités : Paiements, Crédit, Infrastructure bancaire, Marches, Investissement et épargne, Assurance, etc.

Le Sénégal pourrait classer le secteur des Fintech dans les axes 3 et 4 de sa stratégie « Sénégal Numérique » qui concourent à « la promotion d’une industrie du numérique innovante et créatrice de valeur et la diffusion du numérique dans les secteurs économiques prioritaires ». Pour booster l’éclosion du secteur des Fintech, l’État a adopté ​ une loi sur les startups afin de stimuler l’inclusion financière. Les Fintech se sont d’abord concentrées sur les solutions de paiement destinées aux MPME, avant de se lancer dans le développement de solutions de crédit digital en partenariat avec des institutions financières ou d’autres Fintech.

L’adoption rapide des services financiers digitaux place le Sénégal sur la bonne voie de devenir leader dans la région.

En effet, selon les données du Global Findex de la Banque mondiale (2021), au Sénégal, 40% des adultes (15 ans et +) ont effectué  ou reçu des paiements digitaux. Le nombre de ceux qui ont un compte bancaire sur mobile a presque doublé, passant à 21%. 

D’après le rapport de Micros ave Consulting  en  partenariat avec Mastercar, portant sur «les Fintech inclusives en Afrique francophone, cas du Sénégal», plusieurs défis restent à relever pour développer la capacité des Fintech susceptibles de jouer un rôle clé́ dans l’inclusion financière grâce aux services financiers digitaux.

Selon le rapport, les Fintech, relativement aux compétences, « ont du mal à trouver des talents locaux et à retenir des professionnels expérimentés qui se voient offrir des opportunités par des Fintech plus importantes ». En plus du problème de réglementation, de la protection du consommateur, la cybersécurité, ou de l’accès aux financements défaillants, les Fintech sont obligées de s’appuyer sur les acteurs en place pour accéder au marché  et surmonter les contraintes réglementaires. Par exemple, les banques sont prêtes à tester les solutions de Fintech locales, mais ne les soutiennent pas dans les phases de développement et de déploiement.

Le déficit de financement des MPME du Sénégal est estimé à 915,48 millions USD 

Les partenariats avec des opérateurs historiques sont également difficiles à̀ obtenir en raison d’un manque d’intérêt et de la longueur des processus. 

Il existe un besoin urgent d’améliorer l’accès au financement pour les MPME, notamment dans le secteur agricole qui regroupe 2/3 de la population sénégalaise. Le rapport précise que le déficit de financement des MPME du Sénégal est estimé à 915,48 millions USD dans un pays ou 30% de l’écosystème est composé de femmes.

Néanmoins, l’environnement reste très propice avec l’arrivée de nouveaux acteurs locaux afin de susciter l’innovation dans les services fournis et bousculés par l’augmentation des taxes sur le mobile money.

Les recommandations du rapport pour booster les Fintech au Sénégal 

D’importantes recommandations ont été faites pour stimuler l’inclusion financière. Au de-là des défis qui ont trait au besoin d’investissement dans des incubateurs locaux pour renforcer les capacités des Fintech, il faudrait « introduire un point d’accès unique à l’USSD à un prix abordable, renforcer les ressources réglementaires par des capacités propres aux Fintech, créer un bac à sable réglementaire qui donne la priorité́ aux Fintech qui favorisent l’inclusion financière, créer un cadre réglementaire et définir clairement les conditions et les autorisations, veiller à̀ ce que la DER travaille avec les incubateurs pour appuyer leurs efforts ».

Au niveau de l’accès aux talents, les fonds d’investissement doivent renforcer les incubateurs locaux grâce à une approche de formation des formateurs.  Pour les partenariats et collaborations, il faudrait travailler à positionner Dakar en tant que pôle régional pour les startups afin de leur permettre d’accéder aux marchés internationaux. Concernant les investissements, le rapport propose de « créer des incitations fiscales pour augmenter les investissements dans le financement de démarrage par des investisseurs et trouver de providentiels ou des fonds d’investissement étrangers ».