Le Sénégal est en train de travailler sur la mise en œuvre de son premier Guide d’Open Up pour une meilleure gestion de la gouvernance foncière. L’initiative a été lancée ce mercredi 16 mars à Dakar, par la fondation Land Portal et l’Open Data Charter avec le financement de la GIZ.
La gouvernance foncière occupe une place importante dans le développement d’un pays particulièrement dans le secteur agricole. L’accaparement des terres sans contrôle, la corruption, la difficulté d’accès à l’information, la discrimination entre les sexes entre autres, sont souvent des facteurs déclencheurs de conflits. Cette situation est presque visible partout en Afrique.
Pour parer à cette problématique , avoir un guide d’Open Up pour une meilleure gestion de la gouvernance foncière prend tout son sens.
C’est la raison pour laquelle, la fondation Land Portal et l’Open Data Charter avec le financement de la GIZ viennent de lancer le projet du guide d’Open uP pour mettre à la disposition du gouvernement et de ses partenaires, un outil efficace pour améliorer la qualité, la disponibilité l’accessibilité et l’utilisation des données foncières afin de soutenir l’efficacité de la prise de décision et de l’innovation.
« Le projet consiste à mettre en place un « State of Land Informations » ( SOLI), une façon de faire la situation des données foncières au Sénégal. L’idée est de regrouper les acteurs pour se concerter, partager et s’informer pour la mise en place de ce guide » a expliqué Docteur Labaly Touré, enseignant chercheur et consultant en Open data lors d’un atelier tenu à Dakar.
Le guide d’Open Data est un outil que le gouvernement peut utiliser pour stimuler l’engagement des citoyens, soutenir la prise de décision, et relever les principaux défis politiques.
La rencontre va permettre de créer des partenariats, de développer des réseaux et une cartographie des acteurs parmi les acteurs de données foncières et les parties prenantes du Sénégal.
Le représentant d’Open Data Charter de préciser que le projet est soutenu par l’Etat du Sénégal avec la participation du secteur privé, des chercheurs, des journalistes de données, des organisations travaillant ou collectant des données
Le Sénégal fait partie des pays ayant ratifié la charte des données ouvertes permettant aux gouvernements, organisations de la société civile à collecter, partager et utiliser des données bien gérées afin de prendre des décisions idoines.
Un accès à l’information pour une meilleure prise de décision
Sans l’accès à l’information , aucune décision ne peut être prise dans la résolution des problèmes du foncier au Sénégal. Ce premier atelier jette les bases d’une approche méthodologique impliquant tous les acteurs afin de mettre en place des bases de données ouvertes pour le gouvernement .
« La GIZ soutient le projet en raison de l’importance des données ouvertes qui permettent plus de transparence dans la gestion du foncier , la lutte contre la corruption et d’économiser des ressources. Nous sommes très conscients que l’Open Data peut aider à valoriser les conditions de vie des populations du monde rural » a déclaré Aboubacar Souaré, Chef de composante dans le projet «seen Suuf».
Aujourd’hui, environ 58% de la population sénégalaise vit dans des zones rurales où les informations relatives au foncier en particulier dans le secteur agricole ne sont pas souvent disponibles. Il est donc urgent d’en disposer sans quoi, la bonne gouvernance est considérablement comprise.
En plus, il est très difficile de promouvoir l’utilisation des données ouvertes sans prendre en compte certains paramètres comme l’implication des acteurs du monde rural, la mise en place du cadre juridique du foncier souvent considéré comme un blocage dans son adoption, ce qui freine l’engagement citoyen.
Cette première démarche du projet consiste à avoir un aperçu de l’écosystème national de données et d’informations foncières, l’environnement politique et la préparation aux données ouvertes.
Par la suite, il est prévu une feuille de route pour la mise en œuvre des données ouvertes, et un plan d’action à court et moyen terme pour améliorer la collecte et la gestion des données au Sénégal.