Les chantiers de construction de demain n’auront rien à voir avec ceux qu’on connaît aujourd’hui. Un robot maçon est désormais capable de construire une maison en moins de deux jours.
Il s’appelle Hadrian, comme le mur d’Hadrian et il est capable de monter une maison du sol au plafond en moins de deux jours. Ce robot dépose les briques façon mitraillette, 1000 briques par heure. Un maçon humain en pose lui environ 500 par jour. Il prend la forme d’un long bras robotique de 30 mètres de long, placé à l’arrière d’un camion qui achemine les briques sur le chantier. Il s’agit donc d’un outil tout en main. On part d’un plan informatique que le robot va suivre. La brique glisse le long du bras, est saisie par une sorte de pince, un adhésif où du mortier est appliqué.
C’est un système de guidage laser qui lui indique où poser une brique, puis une autre, puis encore une autre. La machine peut aussi découper les briques si besoin, ménager des espaces pour la plomberie. Le tout à un rythme infernal, une brique toutes les trois secondes en vitesse de pointe. C’est un spectacle qui est assez hypnotisant. En moyenne, la machine va construire une maison en deux jours. Ne reste plus aux humains qu’à s’occuper des portes et des fenêtres.
Ces robots maçons, on commence à les voir arriver sur les chantiers. Ce modèle-ci, mis au point par une startup australienne, Fastbrick Robotics est sorti en 2019. Ce n’est pas juste une vitrine technologique, il y a quelques semaines ce robot a été “embauché” pour bâtir 5000 maisons au Mexique. Mais d’autres modèles un peu moins rapides existent déjà, comme Sam, pour semi-automate maçon, déjà utilisé sur les chantiers.
Des coûts de main d’œuvre réduits
Le gros avantage de l’automatisation, comme dans tous les domaines, c’est que mécaniquement, elle va faire baisser les prix. Autre avantage: ils peuvent travailler non-stop, 24h sur 24, sans jamais avoir d’accidents ni d’arrêts de travail ni de congés. Des chantiers qui durent moins longtemps, qui coûtent moins cher, avec moins de mains d’œuvre. C’est un investissement, car le robot coûte très cher, plus d’un million d’euros. Mais sur de grands projets immobiliers, c’est vite rentable. Après, il faut voir si ça se répercute sur le prix des maisons ou les marges des géants du BTP. Derrière, quand on parle de robotisation, il y a toujours la question de l’emploi. On parle d’un secteur, la maçonnerie où on a plutôt du mal à recruter, grosse pénurie de maçons, de couvreurs. L’argument que mettent en avant ses créateurs, c’est qu’on va supprimer les tâches les plus ingrates, et que les maçons pourront devenir des opérateurs pour ces machines. Un boulot moins pénible.
Des drones pour la peinture
Des robots pour les murs, et des drones pour s’occuper de la peinture. Des drones qui pourraient se transformer en peintres en bâtiment aussi. C’est une société française qui vient d’obtenir la validation de la DGAC pour son Drone Spray, un appareil volant équipé d’une caméra, de buses rétractables et auquel on va accrocher une bombe de peinture.
Il va virevolter dans les airs, commandé par un pilote au sol, et pulvériser la peinture là où il faut, jusqu’à 30 mètres du sol. Ça peut servir à peindre un bâtiment sans avoir besoin d’échafaudage. À recouvrir des tags, notamment dans des zones difficilement accessibles. On peut aussi s’en servir pour pulvériser des liquides de nettoyage et de traitement, pour les toits et les façades. Un outil réservé aux professionnels. À 15.000 euros le joujou, pas question de s’en servir pour repeindre sa salle à manger.
Avec RMC