lundi, décembre 23, 2024

La sénégalaise Fatoumata Bâ lève près de 7 milliards pour accompagner les startups technologiques

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Cette entrepreneure sénégalaise au parcours emblématique a réussi fin décembre 2021, un deuxième tour de table d’une coquette somme d’environ 7 milliards de francs Cfa au profit de sa startup studio Janngo.

(Cio Mag) – Son aventure entrepreneuriale prend corps lorsqu’elle quitte la première licorne africaine, Jumia, en 2017, pour créer sa startup studio, Janngo. C’est une startup qui en crée d’autres dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agroalimentaire et des services financiers en Afrique de l’ouest francophone. Elle investit pour leur éclosion et n’a ni vocation à être un incubateur, ni un accélérateur et n’aspire pas à le devenir.

Début décembre 2018, Janngo a dévoilé Jexport, sa première plateforme digitale. Basée en Côte d’Ivoire, elle permet aux producteurs locaux de vendre leurs stocks à des prix très accessibles hors du pays. Les transporteurs eux, peuvent bénéficier d’importantes quantités, la réduction des coûts et d’exploiter au mieux leur capacité de transport. Cinq ans maintenant que ce visage de tech africaine a décidé de participer à une véritable révolution technologique dès la base.

« Renforcer le secteur privé »

A ses débuts, pour propulser son activité, Fatoumata Bâ a d’abord réalisé une levée de fonds d’amorçage d’un million d’euros [plus de 650 millions de francs Cfa]. C’était en mai 2018 grâce au pôle innovation métiers de la famille Mulliez, de la banque d’affaires européenne Clipperton, et de Soeximex, une société d’import-export d’Afrique de l’Ouest.

Elle revient à la charge fin décembre 2021, cette fois-ci, pour porter loin ses ambitions. Ce tour de table ayant réuni la Banque africaine de développement (BAD), l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, lui a généré la bagatelle somme de 10,5 millions d’euros [l’équivalent d’environ 7 milliards de francs Cfa].

D’après la BAD, « le fonds devrait permettre de renforcer le secteur privé en déployant des modèles commerciaux basés sur la technologie pour les petites et moyennes entreprises qui répondent aux besoins des populations défavorisées, qui créent des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes et qui améliorent la qualité de vie des populations africaines. »

Parcours professionnel

A 36 ans, cette technophile peut être fière de l’expansion de sa startup en Afrique. Très introduite dans les milieux économiques africains, Fatoumata Bâ est membre du comité de surveillance et du comité d’investissement du fonds d’investissement de la famille Mulliez reconnu sous l’appellation de Creadev. A la banque d’affaires Southbridge, elle est également membre du conseil d’administration.

Des études au Togo et en France à la Toulouse Business School, elle commence sa carrière professionnelle en France. Son nouveau poste au sein d’Atos la ramène en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire. Elle passera le clair de son temps chez Jumia qu’elle a rejoint en 2012. Fatoumata Bâ sera à l’initiative de la création de la représentation de cette société de commerce en ligne à Abidjan. Elle prendra entre 2013 à 2015 le poste de présidente directrice-générale de Jumia Côte d’Ivoire avant d’être nommée directrice marketing du groupe de la filiale au Nigéria en juin 2016.

En 2017, elle entame son aventure entrepreneuriale avec Janngo dont l’expansion et le succès ne sont pas prêts d’émousser son ardeur.

Michaël Tchokpodo /CIO MAG