dimanche, décembre 22, 2024

Pourquoi les réseaux sociaux ne traduisent pas forcément la réalité

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Dans son nouveau livre Internet aussi, c’est la vraie vie!, illustré par l’autrice de bandes dessinées Mirion Malle, et publié le vendredi 7 janvier, la journaliste indépendante tente de donner “non pas un mode d’emploi mais des clés de compréhension” aux adolescents (et aux adultes) sur l’industrie du numérique et de ce qui régit les réseaux sociaux, les algorithmes.

Contactée par Le HuffPost, elle nous explique comment les algorithmes de Facebook, Twitter, Instagram et celui de TikTok influencent notre vision du monde sur Internet et, inévitablement, de la vraie vie.

Les algorithmes ne sont pas neutres

Froids, lisses et gris, les nouvelles technologies comme les robots n’ont pas vraiment l’air de nous ressembler. Ils semblent parfaits et magiques dans leur apparence et leur fonctionnement. Pour Lucie Ronfaut-Hazard, c’est presque tout le contraire. “Les algorithmes sont construits par des ingénieurs, des développeurs, des entrepreneurs qui sont des femmes et des hommes. Ils prennent des décisions politiques, éthiques et commerciales qui vont influencer les algorithmes, explique-t-elle. Les algorithmes ne sont pas neutres”.

Toutefois, elle précise que la question n’est pas de s’en méfier ou d’en avoir peur mais d’y réfléchir. En partant de cela, on comprend que ce que l’on voit sur les réseaux n’est aussi pas neutre. “Les algorithmes d’Instagram ont tendance à mettre ce qu’Instagram juge comme étant plus populaire auprès des utilisateurs. Et, ce sont des gens qui vont être fins, avec de belles maisons, et qui vont être souvent blanches”, nous explique-t-elle.

Un choix qu’elle considère comme politique car la plateforme en ligne estime que le plus populaire correspond à un certain critère de beauté. Pas très neutre. Les réseaux sociaux seraient donc une forme de téléréalité où les personnes jouent des rôles et d’autres en font leur métier. 

Entre réalité et fiction, la ligne est très fine

Les influenceurs sont, selon Le Robert, des “personnes qui influencent l’opinion ou/et la consommation par son audience sur les réseaux sociaux”. Leur métier est donc de vous attirer, de vous montre le plus beau de leur vie pour vous faire acheter ce qu’ils portent et consomment. Mais on a tendance à oublier que c’est, justement, un métier. “On a d’avantage conscience que les magazines, le cinéma et la télévision, c’est du faux, déclare Lucie Ronfaut-Hazard. On sait très bien que les actrices sont photoshopées. On oublie que, pour les influenceurs, c’est la même chose”. 

La journaliste, spécialisée dans les nouvelles technologies et la culture web, écrit que sur les réseaux sociaux, “tout paraît plus réel, alors qu’il n’en est rien”. Cette confusion des utilisateurs peut parfois entraîner des comportements possiblement dangereux comme le fait de vouloir changer son apparence pour ressembler à un filtre. Volonté qui s’explique souvent par des dysmorphobies ou des troubles du comportement alimentaire.

La solution? Lucie Ronfaut-Hazard l’ignore encore. “Je pense que la solution dans le rapport au corps et à soi n’est pas technique. Il n’y a aucun algorithme ou blocage de comptes qui nous sauvera Il faut avoir conscience de la réalité”, déclare-t-elle. 

Réfléchir pour mieux appréhender 

Sur TikTok et Instagram, la page “Explore” et la page “Pour toi” reposent sur des algorithmes de recommandation. Leur rôle principal, selon la journaliste, est de faire le tri dans les contenus que nous suivons. “Ils sont nécessaires pour le tri. Mais les réseaux sociaux ont décidé de mettre en place des algorithmes qui sont secrets. Tant qu’on n’ouvre pas la boîte noire de ceux-ci, qu’on ne comprend pas comment ces algorithmes fonctionnent, on ne pourra pas régler le problème”, explique-t-elle.

Dans son livre, elle met en avant l’effet “bulle” que provoquent les algorithmes des réseaux. Quand vous consommez un contenu, il vous sera peut-être proposé une autre fois et ainsi de suite, comme dans un cercle vicieux. “On se retrouve enfermé dans ces bulles d’information. Elle donne l’illusion que la vie est ainsi, avec des gens qui nous ressemblent ou qui ont les mêmes idées que nous.”

Internet, c’est aussi ce qu’on en fait. Et non, l’algorithme de TikTok n’est pas magique. En juillet 2021, le journal américain The Wall Street Journal expliquait que cet algorithme analysait finement le comportement de ses utilisateurs pour trouver ce qui vous permettra de rester plus longtemps sur l’application. “Si je suis une fille dépressive, est-ce que c’est tant une bonne idée que ça de m’enfermer dans des contenus qui me ressemblent?”, questionne Lucie Ronfaut-Hazard. “La première étape est d’en parler. Je pense que la réflexion sur les réseaux sociaux appartient à tout le monde. Parler du numérique, c’est parler de la société”, conclut-elle. 

Téléphones, télévisions, ordinateurs, nous sommes entourés de nouvelles technologies qui sont en perpétuelle évolution. Pourtant, connaissons-nous vraiment le fonctionnement d’Internet ou des réseaux sociaux? “Les jeunes passent beaucoup de temps sur Internet, comme les adultes d’ailleurs, mais je ne pense pas qu’ils comprennent mieux comment fonctionnent les nouvelles technologies”, déclare Lucie Ronfaut-Hazard. 

Dans son nouveau livre Internet aussi, c’est la vraie vie!, illustré par l’autrice de bandes dessinées Mirion Malle, et publié le vendredi 7 janvier, la journaliste indépendante tente de donner “non pas un mode d’emploi mais des clés de compréhension” aux adolescents (et aux adultes) sur l’industrie du numérique et de ce qui régit les réseaux sociaux, les algorithmes.

Contactée par Le HuffPost, elle nous explique comment les algorithmes de Facebook, Twitter, Instagram et celui de TikTok influencent notre vision du monde sur Internet et, inévitablement, de la vraie vie.

Les algorithmes ne sont pas neutres

Froids, lisses et gris, les nouvelles technologies comme les robots n’ont pas vraiment l’air de nous ressembler. Ils semblent parfaits et magiques dans leur apparence et leur fonctionnement. Pour Lucie Ronfaut-Hazard, c’est presque tout le contraire. “Les algorithmes sont construits par des ingénieurs, des développeurs, des entrepreneurs qui sont des femmes et des hommes. Ils prennent des décisions politiques, éthiques et commerciales qui vont influencer les algorithmes, explique-t-elle. Les algorithmes ne sont pas neutres”.

Toutefois, elle précise que la question n’est pas de s’en méfier ou d’en avoir peur mais d’y réfléchir. En partant de cela, on comprend que ce que l’on voit sur les réseaux n’est aussi pas neutre. “Les algorithmes d’Instagram ont tendance à mettre ce qu’Instagram juge comme étant plus populaire auprès des utilisateurs. Et, ce sont des gens qui vont être fins, avec de belles maisons, et qui vont être souvent blanches”, nous explique-t-elle.

Un choix qu’elle considère comme politique car la plateforme en ligne estime que le plus populaire correspond à un certain critère de beauté. Pas très neutre. Les réseaux sociaux seraient donc une forme de téléréalité où les personnes jouent des rôles et d’autres en font leur métier. 

Entre réalité et fiction, la ligne est très fine

Les influenceurs sont, selon Le Robert, des “personnes qui influencent l’opinion ou/et la consommation par son audience sur les réseaux sociaux”. Leur métier est donc de vous attirer, de vous montre le plus beau de leur vie pour vous faire acheter ce qu’ils portent et consomment. Mais on a tendance à oublier que c’est, justement, un métier. “On a d’avantage conscience que les magazines, le cinéma et la télévision, c’est du faux, déclare Lucie Ronfaut-Hazard. On sait très bien que les actrices sont photoshopées. On oublie que, pour les influenceurs, c’est la même chose”. 

La journaliste, spécialisée dans les nouvelles technologies et la culture web, écrit que sur les réseaux sociaux, “tout paraît plus réel, alors qu’il n’en est rien”. Cette confusion des utilisateurs peut parfois entraîner des comportements possiblement dangereux comme le fait de vouloir changer son apparence pour ressembler à un filtre. Volonté qui s’explique souvent par des dysmorphobies ou des troubles du comportement alimentaire.

La solution? Lucie Ronfaut-Hazard l’ignore encore. “Je pense que la solution dans le rapport au corps et à soi n’est pas technique. Il n’y a aucun algorithme ou blocage de comptes qui nous sauvera Il faut avoir conscience de la réalité”, déclare-t-elle. 

Réfléchir pour mieux appréhender 

Sur TikTok et Instagram, la page “Explore” et la page “Pour toi” reposent sur des algorithmes de recommandation. Leur rôle principal, selon la journaliste, est de faire le tri dans les contenus que nous suivons. “Ils sont nécessaires pour le tri. Mais les réseaux sociaux ont décidé de mettre en place des algorithmes qui sont secrets. Tant qu’on n’ouvre pas la boîte noire de ceux-ci, qu’on ne comprend pas comment ces algorithmes fonctionnent, on ne pourra pas régler le problème”, explique-t-elle.

Dans son livre, elle met en avant l’effet “bulle” que provoquent les algorithmes des réseaux. Quand vous consommez un contenu, il vous sera peut-être proposé une autre fois et ainsi de suite, comme dans un cercle vicieux. “On se retrouve enfermé dans ces bulles d’information. Elle donne l’illusion que la vie est ainsi, avec des gens qui nous ressemblent ou qui ont les mêmes idées que nous.”

Internet, c’est aussi ce qu’on en fait. Et non, l’algorithme de TikTok n’est pas magique. En juillet 2021, le journal américain The Wall Street Journal expliquait que cet algorithme analysait finement le comportement de ses utilisateurs pour trouver ce qui vous permettra de rester plus longtemps sur l’application. “Si je suis une fille dépressive, est-ce que c’est tant une bonne idée que ça de m’enfermer dans des contenus qui me ressemblent?”, questionne Lucie Ronfaut-Hazard. “La première étape est d’en parler. Je pense que la réflexion sur les réseaux sociaux appartient à tout le monde. Parler du numérique, c’est parler de la société”, conclut-elle. 

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