L’entreprise suédoise Northvolt a annoncé ce mercredi 29 décembre avoir démarré sa « giga usine » en Suède. Elle tente de rivaliser avec la firme d’Elon Musk.
L’ascension de Northvolt est fulgurante. Elle pourrait même donner le tournis à un certain… Elon Musk. Crée il y a moins de cinq ans, l’entreprise suédoise vient d’annoncer le démarrage de sa «giga» usine de batteries électriques à Skelleftea au nord de la Suède. Son coût est estimé à quatre milliards d’euros.
Un démarrage « marquant un nouveau chapitre de l’histoire industrielle européenne, la cellule est la première à avoir été entièrement conçue, développée et assemblée par une entreprise de batteries basée en Europe », s’est félicitée Northvolt.
Deux anciens de Tesla veulent concurrencer Tesla
Vice-président de Tesla, en charge pendant quatre ans des approvisionnements de ce pionnier américain des véhicules électriques, Peter Carlsson a quitté la société en 2015 d’Elon Musk pour fonder SGF Energy, avec Paolo Cerruti, lui aussi ancien de Tesla. La start-up change de nom en 2017 et devient Northvolt. En créant ce nouveau site qui, en pleine capacité, pourrait équiper un million de véhicules électriques avec ses batteries chaque année, les fondateurs tentent de concurrencer leur ancien patron. Il y a un mois, Tesla a lancé la production de sa « giga factory », une usine située près de Berlin qui a pour objectif de produire 1 000 voitures par semaine.
Une nouvelle méga usine en 2022
L’usine de Northvolt est située à seulement 200 kilomètres du cercle Arctique. Une localisation choisie pour les importantes sources d’électricité renouvelable disponibles dans le nord de la Suède, en hydroélectricité notamment, assure Northvolt. L’entreprise suédoise ne compte pas s’arrêter là. D’ici à 2030, elle s’est engagée à ce que ses batteries soient produites à partir d’au moins 50 % de matériaux recyclés.
En s’associant à Volvo, Northvolt veut implanter une nouvelle « méga usine » en Europe en 2022 et un centre de recherche et développement consacré à la fabrication de batterie, afin d’approvisionner le groupe automobile pour ses futures véhicules 100 % électriques. Elle souhaite ainsi s’emparer d’au moins 20 à 25 % de part de marché en Europe d’ici 2030 alors que la Chine domine le marché des batteries électriques.
Une levée de fonds de plus de deux milliards de dollars
La start-up est l’un des plus grands espoirs européens dans la fabrication de batteries électriques. En juin 2021, elle est parvenue à lever 2,75 milliards de dollars. Parmi ses actionnaires figurent Volkswagen, Goldman Sachs, BMW, des fonds nordiques ou encore depuis 2020 le fondateur de Spotify, le milliardaire suédois Daniel Ek. Northvolt bénéficie également de prêts européens. « Au total, nous avons maintenant levé près de 6 milliards de dollars, dont 1,6 milliard de dette. Mais nous ne sommes pas au bout du chemin. Pour tenir notre objectif de construire à terme 150 gigawatts heures de capacité, il faudra donc trouver 15 milliards de dollars » , indiquait alors le co-fondateur Peter Carlsson. Aujourd’hui, l’entreprise a déjà reçu des contrats d’une valeur de plus de 30 milliards de dollars.
Des difficultés de recrutement
Northvolt emploie actuellement environ 2 000 salariés et prévoit de recruter 5 000 ingénieurs supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Face à la concurrence féroce, son principal défi est de convaincre les ingénieurs qualifiés. « Trouver de bons professionnels, qui ont de l’expérience dans le design des batteries ou l’industrialisation, est de plus en plus difficile. Les compétences sont d’autant plus rares que cette industrie n’existe pas en Europe », explique Peter Carlsson. D’autant plus que la nouvelle usine se trouve à 200 km du cercle arctique, dans une ville de 30 000 habitants.
Avec Ouest France