mercredi, décembre 18, 2024

Pétrole et gaz : Le point sur les avancées du projet Sangomar et Greater Tortue Ahmeyim LNG

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La conférence-exposition MSGBC Oil, Gas & Power 2021 a servi de tribune au directeur pays de Woodside au Sénégal, Andy Demetriou, pour faire le point sur le développement du champ Sangomar. Les premiers sont attendus en 2023. Pour ce qui est du projet Greater Tortue Ahmeyim LNG, les avancées sont aussi notables.

Après quelques retards dans l’exploitation du pétrole offshore sénégalais dus à facteurs exogènes dont la pandémie de Covid-19, le Sénégal sera bientôt un pays producteur de pétrole. Hier, deuxième jour de la conférence-exposition MSGBC Oil, Gas & Power 2021, le directeur pays Sénégal de la société d’exploration et de production pétrolière Woodside, Andy Demetriou, a fait le point sur les avancées du développement du champ offshore Sangomar.

« La partie centrale de nos efforts à Sangomar est structurée autour de notre grande campagne de forage. Le FPSO Ocean Black Rhino, exploité par Diamond Offshore, fait des forages en ce même moment dans une des plus grandes campagnes de forage au monde aujourd’hui. Vingt-trois puits sont forés par lots. Différentes actions se déroulent simultanément sur quatre puits à la fois, afin de maximiser l’efficacité du forage. D’ici à mi-2022, nous espérons avoir deux navires de forage de Diamond Offshore travaillant en parallèle, forant à des profondeurs de 2000 mètres avec des opérations fonctionnant 24h/24 et 7j/7, avec des équipes de support basées à Dakar et à Perth », a-t-il renseigné, lors d’une session sur le thème « Façonner l’avenir énergétique du Sénégal : Actualités clés du projet ».

Situé à 100 km au sud de Dakar dans les blocs Rufisque, Sangomar et Sangomar Deep (RSSD), le champ Sangomar contient à la fois du pétrole et du gaz et couvre une superficie totale de 7 490 km2 dans la partie sénégalaise du bassin MSGBC. Et Woodside, responsable du développement du champ Sangomar, est l’opérateur de la coentreprise RSSD, avec une participation de 82 %, tandis que la participation restante est détenue par la Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen) (18 %). La première production de pétrole est, donc, prévue pour 2023. Ce qui en ferait le premier projet pétrolier offshore du pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans la première phase de développement du champ Sangomar, il est attendu environ 230 millions de barils de pétrole brut. Le développement du champ comprendra une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO), 23 puits sous-marins et une infrastructure de soutien. Le navire FPSO sera amarré à une profondeur d’eau d’environ 780 m et pourra traiter 100 000 barils de pétrole brut par jour, 130 millions de pieds cubes standard de gaz par jour, et aura une capacité minimale de 1 300 000 barils de pétrole brut.

L’autre volet évoquée par Andy Demetriou concerne la manière dont Woodside veut accroître la participation des entreprises locales. « Nous réalisons que ce n’est que grâce à des partenariats avec des entreprises locales, des partenaires locaux et en collaboration avec le gouvernement que nous pouvons assurer la durabilité », a-t-il soutenu. En ajoutant que « la maximisation de la formation et du renforcement des capacités et le développement durable à long terme de ce projet contribueront au développement du Sénégal pour les décennies à venir ».

Le projet Greater Tortue Ahmeyim LNG

Hier, un autre débat a eu lieu, cette fois-ci, à propos du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) Greater Tortue Ahmeyim (GTA), situé dans des eaux profondes de 2 km, à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Etaient présents, entre autres, Massaër Cissé, Vice-Président et Directeur du Pays de BP au Sénégal, Moustapha Béchir, Directeur Général des Hydrocarbures au ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines de la Mauritanie et Thierno Seydou Ly, Directeur des Hydrocarbures au ministère du Pétrole et de l’Energie du Sénégal.

Le projet GTA LNG, il faut le rappeler est développé conjointement par BP, supermajor du pétrole et du gaz, Kosmos Energy, société pétrolière américaine en amont, et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMHPM), société pétrolière nationale de Mauritanie. BP fait office d’opérateur. Il comprend deux réserves de gaz naturel : les champs de Tortue et d’Ahmeyim qui s’étendent sur une superficie de 33 000 km2. Le champ gazier GTA est estimé contenir environ 15 trillions de pieds cubes de gaz récupérable, et devrait livrer jusqu’à 10 millions de tonnes de GNL par an (Mtpa) une fois achevé, pour un coût total de 4,6 milliards de dollars.

« Le gaz naturel a un rôle clé à jouer dans la transition énergétique, ainsi que dans les ambitions de production d’électricité de notre pays, notamment dans le cadre de notre stratégie gas-to-power », a ainsi souligné Massaer Cissé VP, Head of Country Sénégal, BP.

Egalement, la réalisation du projet GTA devrait générer beaucoup d’argent. 19 milliards de dollars de revenus supplémentaires sont attendus par le gouvernement mauritanien, au cours des trois prochaines décennies. « Tant au niveau du Sénégal que du côté de la Mauritanie, tout est en place pour que le projet avance. Les infrastructures nécessaires sont en cours de développement pour recevoir ce gaz. De chaque côté, nous avons créé des agences dédiées pour assurer le développement optimal de ce projet entre les deux nations », a déclaré Moustapha Béchir, directeur général des Hydrocarbures au ministère du Pétrole, de l’Énergie et des Mines de la Mauritanie.

En effet, en février 2018, les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal ont signé un accord pour développer le champ gazier transfrontalier GTA, comprenant le champ de Tortue, découvert pour la première fois dans le bloc C-8 au large de la Mauritanie en 2015, détenu par BP (62%), Kosmos Energy (28%), et SMHPM (10%) ; et le champ d’Ahmeyim, situé au large du Sénégal dans le bloc Saint-Louis Offshore Profond, détenu par BP (60 %), Kosmos Energy (30 %) et la compagnie pétrolière nationale sénégalaise, Petrosen  (10 %).

« On peut dire aujourd’hui que GTA est une réalité. Malgré tous les défis, y compris tous posés par COVID-19, grâce au travail développé entre tous les partenaires, on peut aujourd’hui dire que le projet avance. De plus, nous sommes aujourd’hui heureux de détenir du gaz naturel et non du pétrole, car cela s’inscrit dans le récit de la transition énergétique que le Sénégal et le monde poursuivent », s’est réjouie Khady D. Ndiaye, vice-présidente, Sénégal Country Manager de Kosmos.

BABACAR SY SEYE, Enqueteplus