La Banque centrale européenne lancera courant 2023 un prototype d’euro numérique après une phase exploratoire de deux ans, marquant son intention d’aller vite pour répondre à la dématérialisation croissante des paiements et à la multiplication des cryptomonnaies.
« Nous prévoyons d’affiner les décisions liées à la conception (d’un euro numérique) d’ici le début de 2023 et de développer un prototype dans les mois suivants », a déclaré jeudi Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, lors d’une audition devant le Parlement européen.
En juillet, l’institution avait annoncé le lancement d’une phase de travaux en vue d’introduire l’euro numérique d’ici 5 ans, le temps d’offrir la « forme de monnaie la plus sûre », celle d’une banque centrale, selon ses termes.
La phase exploratoire du projet a démarré en octobre, impliquant notamment 30 professionnels pour fournir leur expertise du point de vue de l’industrie des paiements. Cette phase va durer deux ans, après quoi sera mené l’examen des solutions technologiques.
« Les enjeux ici sont élevés et nous sommes dans des eaux inconnues », a reconnu M. Panetta devant les eurodéputés. Sans pour autant se « précipiter », l’intention de la BCE est d' »aller vite ».
L’euro numérique pourrait servir à faire des virements ou régler des achats, en ligne via une application sur smartphone, ou à l’aide de cartes de paiement similaires à la carte de débit.
Aussi, la conception d’un euro numérique « va nécessiter de considérer non seulement le paysage des paiements d’aujourd’hui », où se bousculent déjà beaucoup de géants de la tech comme Apple et Google, mais aussi « le paysage de demain » avec de « nouveaux acteurs, de nouveaux actifs numériques et de nouvelles solutions de paiement », a expliqué le banquier central.
Or, pour réussir, un euro numérique devra « être attractif pour les utilisateurs en offrant un moyen de paiement peu coûteux, efficace et disponible partout », a résumé M. Panetta.
Dans le même temps, ce succès dépendra de « l’alignement étroit » des autorités et institutions européennes, selon l’Italien. Paris et Berlin avaient communiqué conjointement dans ce sens dès juillet.
Avec AFP