La Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ) a bénéficié d’un prêt de 10 millions de dollars, soit près de 6 milliards de francs CFA, pour le financement des microentreprises rurales qui sont dans l’agriculture et détenues par les jeunes et les femmes.
Dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entreprenariat, la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ) qui tient des activités depuis lundi, poursuit sa quête de financements auprès des bailleurs internationaux. Elle a signé, hier, un agrément de financement avec le Fonds international pour le développement de l’agriculture (Fida).
‘’C’est un prêt de 2 ans pour un montant de 50 millions de dollars, environ 29 milliards de francs CFA, et aujourd’hui, l’agrément qui a été signé, c’est d’octroyer 10 millions de dollars, soit près de 6 milliards de francs CFA à la Der pour pouvoir intervenir dans le milieu des microentreprises rurales, puisque que nous sommes spécialisés dans l’agriculture. Nous démontrons, par toutes ces actions, que l’agriculture est quelque chose de rentable. Donc, j’encourage les jeunes à se lancer dans ces activités d’une manière moderne, comme cela est démontré dans beaucoup d’endroits au Sénégal’’, explique le représentant régional du Fida.
Son institution intervenant en faveur du développement agricole, Benoît Thierry a soutenu qu’on peut non seulement ‘’se nourrir de l’agriculture’’, mais on peut employer ‘’beaucoup de personnes et aussi s’enrichir’’. ‘’Cet agrément est un premier pied dans le Programme national d’emploi des jeunes et des femmes. Il est toujours très intéressant de travailler sur des programmes d’ampleur nationale, parce que cela nous permet d’assurer une durabilité des actions’’, ajoute-t-il.
D’après le coordonnateur national du Projet d’appui à l’insertion des jeunes ruraux agripreneurs, Massamba Diop, ce projet n’intervient que dans huit régions qui sont Thiès, Louga, Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Ziguinchor et Sédhiou. ‘’Dans ces huit régions, nous devons accompagner et orienter près 150 mille jeunes ruraux et 50 mille parmi eux seront orientés vers les dispositifs d’appui du projet. Donc, c’est pour des jeunes ruraux âgés entre 15 et 35 ans, et la moitié doit être des femmes. C’est une obligation de résultat pour le projet. Nous devons promouvoir ces jeunes dans des activités rentables au niveau des chaines de valeurs agrosylvopastorales et halieutiques. Notre cible principale, c’est des jeunes issus d’exploitations familiales pauvres’’, indique-t-il.
Aujourd’hui, souligne M. Diop, ce projet revient dans le cadre de cette collaboration avec la Der de créer presque une autoroute pour ces jeunes ruraux qui sont exclus des systèmes financiers, à fortiori pour les pauvres. ‘’C’est ce mécanisme que nous allons mettre en œuvre avec la Der et les autres partenaires du projet, pour que ces jeunes puissent accéder à l’entreprenariat par le biais du financement, mais aussi d’autres outils. Parce que le projet doit les appuyer avec l’assurance agricole et sur trois ans en même temps avec d’autres outils financiers qui vont réduire le risque pour les jeunes, afin qu’ils puissent promouvoir leur idée d’entreprise’’, dit-il.
Des milliers d’emplois attendus dans deux ans
Le Sénégal étant dans un contexte de relance économique et de l’exécution du Programme national pour l’emploi des jeunes, le directeur de la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ) trouve qu’il est ‘’fort heureux’’ que la Der/FJ fasse ce partenariat avec le Fida. Ceci, pour l’exécution financière des programmes en direction des jeunes et des femmes agriculteurs, éleveurs et pêcheurs du pays. ‘’Ce volet est une étape primordiale et qui rejoint les partenariats déjà existants avec la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement pour un programme de 150 millions d’euros, tout dans le cadre d’un panier de projets d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales. Les deux projets travailleront donc ensemble et une composante aussi du projet rejoindra le programme et nous espérons que d’ici deux ans, nous allons avoir des dizaines de milliers d’emplois, notamment en milieu rural pour propulser l’émergence à travers nos zones rurales’’, témoigne Papa Amadou Sarr.
Toutefois, le patron de la Der reconnait que leur structure ne pourra pas répondre à toute la demande qui est estimée à un peu plus de 215 milliards de francs CFA, rien que pour cette année, entre mars 2021 et maintenant. ‘’Ceci, sans compter les plus de 200 milliards qu’on a cumulés de 2018 à nos jours. Ce qui veut dire qu’en moyenne, on traite 30 % des demandes reçues. Parce qu’on n’a pas les ressources financières nécessaires pour satisfaire toute la demande. Ces 10 millions de dollars de Fida joueront leur partition et permettront de financer les projets plus méritants’’, relève-t-il.
MARIAMA DIEME, Enquêteplus