Au-delà du changement de nom de l’entreprise et non de ses produits (le réseau social Facebook gardera bien son nom pour longtemps encore), c’est bien une adaptation à ce qui se profile être l’avenir d’internet porté par l’idéologie Metaverse: un environnement en réalité virtuel 3D ou il sera possible de presque tout faire, ou du moins de faire exister notre nous virtuel dans un prolongement 3D de notre réalité physique.
Pour prendre un exemple, il sera tout à fait possible demain si vous utilisez Tinder ou un réseau social de rencontre, de créer un espace virtuel ou vous voudrez discuter avec la personne de votre choix : Une chambre, un restaurant, le bord d’une plage…, et de faire faire à vos avatars 3D ce que vous voulez tout en étant couché dans votre lit réel. Tout ceci aura des implications pour tous les aspects de notre vie : De la vente, en passant par le travail, les rapports humains etc.Contrairement à ce que disent certaines personnes, il ne s’agit pas seulement pour le réseau social de Mark Zuckerberg de fuir les dernières controverses touchant son manque de volonté de réduire sur sa plateforme la montée des discours haineux, l’utilisation des données personnelles à différentes fins ou plus récemment, l’étude interne qui épingle Instagram comme étant nocif pour la santé des adolescents sans que L’entreprise Facebook ne prenne de réelles mesures contre cela.
Cette décision de changer de patronyme a bien plus avoir avec la préparation de l’entreprise à impulser et être acteur majeur, de ce qui sera l’internet de demain, tout comme elle a été au cœur de la première révolution d’internet amenant le web social au début des années 2000. La Metaverse est peut-être la grande révolution qui fera prendre au monde un tournant important, bouleversant encore plus nos modes et habitudes de vie. Il faut noter que Facebook n’est pas seule dans cette course, il y a quelques années déjà, Google devenait Alphabet pour se préparer à cet horizon qu’on estime à 10-15 ans et plusieurs entreprises notamment dans les jeux vidéo s’inscrivent dans cette logique, tout comme le monde des technologies s’accorde à penser que l’avenir sera META.
D’ailleurs Le patron de Facebook a lui affirmé dans une interview que la réflexion sur l’évolution de son entreprise a été amorcée depuis 2014. Cela s’est traduit par son entrée dans le monde de la réalité virtuel avec son casque Oculus, comme un premier pas dans ce qui s’avère désormais être partie intégrante de son ADN pour l’avenir.Après les premières théories du prospectiviste Joël De Rosnay sur le web symbiotique (alliage de la biologie et de la technologie), qui annonçait déjà le chemin qu’allait prendre le développement d’internet dans l’avenir, transformant complétement notre société et nos rapports humains, dans le but de nous connecter en profondeur au monde qui nous entoure grâce à des nanocapteurs directement implantés dans notre cerveau.
Il semble que nous assistions déjà à la matérialisation de ce futur dont la Metaverse serait le premier pas. L’intérêt des grands groupes technologiques est certain et manifeste, les investisseurs y voient de grandes opportunités financières et tout semble indiquer que c’est le chemin à suivre. Face à ce qui semble être une quasi-certitude quant à l’évolution d’internet et des nouvelles formes d’interactions humaines, on peut se poser la question des risques quand on sait que le web2.0 a fortement déjà contribué à isoler l’être l’humain plutôt que de favoriser ses interactions et son épanouissement dans la vie réelle.
La logique Metaverse ira sans doute encore plus loin dans cet enfermement et on peut légitimement se poser des questions sur le réel intérêt d’aller vers des technologies qui favoriseront notamment chez les jeunes l’incapacité de faire la différence entre le monde réel et le monde ou évoluera leur avatar 3D. Quels sont les risques pour la santé mentale ? Qui va réguler cet univers virtuel d’échange ? Quel sera la responsabilité des crimes dans cet univers sensé mieux nous rapprocher les uns des autres ? Autant de questions que je pense ne trouveront pas de réponse à l’heure actuelle. Mais comme toujours, le monde saura s’adapter à ces évolutions de la vie humaine désormais dictée par les firmes technologiques. Pour le meilleur ou pour le pire.