Le président Muhammadu Buhari doit dévoiler officiellement la monnaie digitale de la Banque centrale du Nigeria, connue sous le nom de eNaira ce lundi 25 octobre au palais présidentiel», indique un communiqué de laBanque Centrale Nigériane publié ce dimanche.
Cette monnaie numérique «doit être activée» le même jour, précise-t-il. A travers le monde, les banques centrales cherchent à créer des versions numériques de leurs monnaies, les CBDC, devant la croissance des paiements effectués en ligne et pour concurrencer les cryptomonnaies qui échappent à tout contrôle étatique ou des régulateurs mondiaux.
Les Nigérians pourront télécharger l’application eNaira et alimenter leurs portefeuilles mobiles en utilisant leurs comptes bancaires existants. Avec ce lancement, le Nigeria, première économie d’Afrique en terme de PIB et pays le plus peuplé du continent (plus de 200 millions d’habitants), fait figure de pionnier sur le continent, au côté du Ghana qui teste depuis septembre son e-Cedi, comme nouveau moyen d’échange.
La monnaie numérique devait être officiellement activée le 1er octobre, mais la Banque centrale avait différé son lancement, invoquant les célébrations de l’anniversaire de l’indépendance du pays
. Les cryptomonnaies sont très utilisées au Nigeria, classé en 2020 troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, par une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista.
Avec les cryptomonnaies,les Nigérians cherchent surtout à échapper à la dépréciation constante du naira ces dernières années. Elles leur permettent égale- ment de recevoir plus facilement de l’argent de la diaspora ou de faire sortir leur épargne du pays.
Depuis quelques années, la Banque centrale du Nigeria s’inquiète de l’impact des cryptomonnaies sur son économie, arguant notamment qu’elles sont utilisées pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
La Chine est devenue la première économie majeure à lancer, l’an dernier, la version test d’une monnaie numérique.Depuis,au moins cinq pays ont lancé leur monnaies virtuelles, selon le groupe de réflexion américain Atlantic Council