Plusieurs experts ont reconnu le fort potentiel du cloud qui est devenu un facteur de développement pour le continent africain . Ces derniers s’exprimaient lors d’une conférence-débat sur » le potentiel du cloud en Afrique, Etat des Lieux et Opportunités » à l’espace WOJO LA DEFENSE à Paris.
Anthony Same, Directeur Général de ST Digital, Emilie Wilson, Directrice des projets régionaux Afrique Oxford Business Group, Yassine Barro, Directrice Générale de Microsoft Afrique de l’ouest et Guy Zibi de Principal Walam Analytics ont mené un débat très interessant sur le Cloud en Afrique dont le terme renvoie à l’utilisation des infrastructures des prestataires publics ou privés pour l’utilisation et l’externalisation des données.
Selon Guy Zibi de Principal Walam Analytics, l’Afrique a un fort potentiel dans le Cloud. « Même s’il s’agit d’un marché relativement modeste par rapport au reste du monde ». Il prend d’ailleurs pour exemples quelques chiffres qui veulent que les services de TIC génèrent près de quinze milliards de francs CFA par an. Et que sur ces quinze milliards, 20% représentent les revenus liés aux activités du Cloud. A ce niveau on peut encore faire une segmentation car sur ces 20%, 08% sont du Cloud Publics.
Cependant, il existe une disparité qu’on se trouve en Afrique de l’Ouest ou en Afrique Centrale. Cette dernière ayant un retard sur l’Afrique de l’Ouest, un corolaire de la mauvaise connectivité.
Est-ce que l’Afrique est pour autant prête à saisir ce Cloud ?
Pour Yassine Barro, il ne fait aucun doute. Celle qui s’occupe principalement les PME/PMI chez Microsoft déclare que la période Covid a favorisé l’explosion de la demande en Cloud chez les micros entreprises. « 75% d’entreprises utilisent les services SAS ; on a un marché qui s’accélère avec près de 700.000 PME/PMI qui bénéficient des services de Cloud. Je prends également pour preuve les géants Tech qui investissent en Afrique avec des qualités internationales » va argumenter Yassine Barro.
Un argumentaire qui rejoint ce que Oxford Business Group révèle dans son dernier rapport « Data Centres in Africa ». On y lit que les services Cloud des entreprises comme Alibaba, Huawei et Microsoft ont des présences significatives sur le continent notamment au Nigéria, en Afrique du Sud ou encore en Angola. Anthony Same de ST Digital va résumer la question des opportunités du Cloud en Afrique en trois points « Infrastructures faciles à utiliser, sécurité et coût accessible. »
Pour profiter de ces opportunités, il va falloir venir à bout de certaines barrières qui ne favorisent pas le développement du Cloud en Afrique. Il y’a par exemple le manque de financement. Le dernier Rapport de Oxford Business Group qui date de ce mois d’octobre révèle qu’en 2020, les investissements étrangers ont baissé de 16%.
« Cette baisse de financement n’affecte pas seulement le développement des Data Center mais le secteur des Technologies en général » souligne le rapport. L’accès aux terres est aussi un frein à ce développement. Dans un rapport publié en février 2021, Xalam Analytics et l’Association Africaine des Data Center affirmaient qu’il faut « entre 1,4 et 3,5 millions de mètres carrés de terre bien situés pour la construction des infrastructures afin de combler le vide en Data Center au Nigéria, en Ethiopie, en Egypte et en Algérie. »
L’énergie électrique de qualité, l’accès limité à la fibre optique sont quelques barrières au développement du Cloud en Afrique. Toujours est-il que le Cloud c’est l’avenir. Les panélistes de la conférence débat de ce 12 octobre vont tous s’accorder sur le fait que d’ici cinq à dix ans, tout le monde y sera. C’est un « élément de transformation de l’Afrique. Le potentiel est là et il ne fonctionnera qu’en écosystème » dixit Anthony Same.