vendredi, décembre 20, 2024

Digital Africa: Macron débourse 130 millions d’euros pour soutenir 500 start-ups

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Digital Africa se transforme pour mieux accompagner le passage à l’échelle des jeunes pousses africaines à fort potentiel d’impact sur l’économie réelle. Avec une structure et une organisation repensées et mieux alignées avec le fonctionnement des acteurs de l’innovation et des écosystèmes africains, Digital Africa sera plus agile pour déployer son action.

De nouveaux programmes de financement et de renforcement des compétences viennent également d’être annoncés, parmi lesquels un projet commun avec Make IT et le gouvernement allemand.

Nouvel engagement de 130 millions d’euros pour soutenir 500 start-ups sur tout le continent

C’est à l’occasion du Nouveau Sommet Afrique-France que le Président Emmanuel Macron a annoncé un engagement financier de l’Etat français renouvelé à hauteur de 130 millions d’euros pour les 3 prochaines années et défini les nouvelles ambitions de Digital Africa pour soutenir l’entrepreneuriat et l’innovation technologique sur le continent. Présente à Montpellier, l’équipe Digital Africa a, elle, dévoilé de nouveaux programmes. Sur l’accès au financement, c’est le projet Fuzé, destiné en priorité à l’Afrique francophone, qui vise à soutenir au moins 200 start-ups tech en proposant dès début 2022 de petits tickets de 10 000 à 200 000 euros, par paliers, sous forme d’avances remboursables. Sur le renforcement des compétences, Digital Africa s’est associé à Make IT et au gouvernement allemand, pour mettre en place Talent4StartUps, un programme de bourses de formation pour répondre aux besoins de talents formés dans les métiers de l’industrie numérique, dont les bénéficiaires seront mis en relation avec des start-ups en phase de recrutement.

Plus largement, Digital Africa va continuer à développer des activités non-financières (production de connaissances, formations, mise en réseau, recherche et soutien à l’évolution des cadres réglementaires) tout en ayant la possibilité de lever davantage de fonds auprès d’autres bailleurs publics ou privés. Ceci sera rendu possible par son nouveau statut de filiale de Proparco, structure du groupe AFD dédiée au secteur privé. Ce changement ambitieux donnera à Digital Africa la possibilité de déployer des capacités de financement direct à l’amorçage des jeunes pousses à fort potentiel sur tout le continent.

Un comité stratégique pour mieux représenter les écosystèmes africains d’innovation

Organisation sans précédent dans le paysage de l’aide au développement, Digital Africa veut également innover avec une gouvernance à la fois partenariale et rigoureuse. Il s’agit de mieux refléter la diversité des écosystèmes tech africains, tant sur le plan géographique, en représentant toutes les grandes régions du continent, que sur le plan des compétences, en associant des entrepreneurs, mais aussi des investisseurs, des représentants d’organismes de formation et de recherche, des incubateurs, et des experts en politiques de l’innovation. Un nouveau comité stratégique sera donc prochainement mis en place pour orienter l’action de Digital Africa et ses priorités; plusieurs discussions sont très avancées avec des personnalités respectées pressenties pour rejoindre ce comité.

Stéphan-Éloïse Gras, Directrice Exécutive de Digital Africa déclare : « Cette nouvelle organisation pour Digital Africa, redéfinie avec nos partenaires, nous permet d’intensifier notre engagement au service des innovations tech ‘made in Africa’, pour devenir une fabrique des futures licornes africaines. Les start-ups ont besoin d’un ‘One-stop-shop’ associant formation, recherche, structuration de projet, appui aux réformes pro-tech et pro-innovation, et financement. Désormais, grâce au rapprochement avec Proparco, elles vont trouver dans Digital Africa un interlocuteur capable de leur offrir un accompagnement depuis l’idéation et l’amorçage jusqu’à la croissance et l’hypercroissance. En mettant la tech au service de la transparence et de l’efficacité de l’aide au développement, en se rapprochant du secteur privé, Digital Africa veut faire durablement bouger les lignes! »

L’équipe de Digital Africa prépare à présent un roadshow qui se déroulera en fin de trimestre qui traversera plusieurs régions africaines afin de renforcer ses liens avec ses partenaires et acteurs-clés des écosystèmes de l’innovation africaine, de promouvoir ses programmes et inviter des startupers africains à candidater. Ces visites de terrain seront aussi l’occasion de finaliser de nouveaux projets, notamment la ‘product-market fit academy’ pour améliorer l’adéquation des solutions tech aux marchés locaux, prévue en 2022.

Citations pour publication

« Le rapprochement entre Proparco et Digital Africa va permettre la création d’un continuum d’outils d’investissements allant des stades les plus précoces aux projets les plus matures, et créer une sorte de ‘chaîne de valeur de l’investissement’ pour soutenir les entrepreneurs tech africains, leur passage à l’échelle – et leurs ambitions panafricaines ou internationales. Nous nous réjouissons de pouvoir bénéficier de l’expertise de terrain de Digital Africa, dans cette nouvelle étape qui sera positive pour les innovations numériques africaines ». Gregory Clemente, Directeur général de Proparco

« Chez Afric’Invest, nous nous intéressons aux projets qui ont déjà atteint une certaine maturité pour accompagner leur croissance. Bien évidemment, ils ne peuvent arriver chez nous s’ils n’ont pas franchi les premières étapes. En 2019, c’est plus de 90% des start-ups africaines qui ont déclaré avoir des difficultés à financer leur amorçage. En se concentrant sur ce segment et en mettant en place de nouvelles capacités de financement en direct, Digital Africa apportera des réponses effectives à un besoin réel – et pourra impacter la vie des entrepreneurs africains au démarrage de leur entreprise ». Khaled Ben Jilani, Senior Partner, AfricInvest

« Aujourd’hui beaucoup de projets prennent du retard en raison des délais d’évaluation et des outils d’évaluation souvent peu adaptés à nos écosystèmes. On assiste par ailleurs à un ‘saupoudrage’ des fonds disponibles car il n’existe pas suffisamment de synergies d’une part entre les programmes des différents partenaires au développement, d’autre part entre ces programmes et les besoins des écosystèmes nationaux. L’évolution de Digital Africa doit faire bouger les choses. Cette structure directement connectée aux entrepreneurs innovants est capable de faire remonter les besoins aux partenaires nationaux et internationaux pour trouver ensemble des solutions pertinentes. Cela va certainement apporter davantage d’agilité et de réactivité – ce dont nos écosystèmes d’innovation ont besoin ! ». Claude Borna, Directrice Générale et Chief Innovation Officer à l’Agence de Développement de Sèmè City, Cité internationale de l’Innovation et du Savoir

« Les partenariats et les activités de Digital Africa permettront de partager les expériences, l’inspiration et les connaissances au-delà des frontières. Le succès du Startup act en Tunisie est un exemple dont le Kenya et d’autres pays africains s’inspirent. Grâce au réseau de Digital Africa, nous pouvons rencontrer les leaders qui l’ont réalisé et appris d’eux – ce qui est inestimable ». Juliana Rotich, co-fondatrice de Ushahidi, logiciels open source pour les collectes d’information et travaux de cartographie, Directrice de Mookh Africa, vente de tickets de concerts en ligne

« Nous avons besoin de créer de la valeur en Afrique à partir des innovations tech africaines – et ceci ne sera possible que lorsque les écosystèmes d’innovation seront assez forts et assez structurés pour retenir les talents et favoriser le passage à l’échelle des solutions tech. La priorité aujourd’hui n’est donc plus, comme cela a été souvent le cas, d’investir dans des structures isolées et les personnalités qui les dirigent – mais au contraire de massifier la démarche en investissant dans les systèmes qui vont créer davantage de projets à fort potentiel et construire une chaine de valeur numérique panafricaine. Digital Africa partage cette analyse – et c’est pourquoi nous choisissons de travailler avec eux ». Bosun Tijani, Co-fondateur et Directeur général, Co-Creation Hub.