dimanche, décembre 22, 2024

La plateforme médias Ozy disparaît, plombée par les mensonges rocambolesques de ses dirigeants

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La plateforme médias américaine Ozy va mettre la clef sous la porte après des révélations sur des mensonges rocambolesques de ses dirigeants pour tenter d’attirer des investisseurs.

Sollicitée par l’AFP, Ozy n’a pas donné suite, pas plus que son directeur général, Carlos Watson, après l’annonce de la cessation d’activité par le conseil d’administration, rapportée vendredi par plusieurs médias américains.

Lancée en 2013 par le journaliste et entrepreneur Carlos Watson, star des chaînes d’information, Ozy était soutenue par des personnalités comme Laurene Powell Jobs, veuve du cofondateur d’Apple Steve Jobs, ou le responsable juridique de Google.

Selon la base de données Crunchbase, Ozy Media a levé, au total, quelque 70 millions de dollars auprès d’investisseurs.

La plateforme se voulait un mélange d’articles, de podcasts et de vidéos, présentant du contenu à la fois informatif et divertissant, à l’instar de nombreux autres médias nés sur internet comme BuzzFeed ou Refinery29.

Mais selon une enquête du New York Times, publiée dimanche, il semble que les dirigeants de l’entreprise aient volontairement gonflé les chiffres de fréquentation de la plateforme et de visionnages sur d’autres sites, en premier lieu YouTube.

Lors d’une conférence téléphonique, en février dernier, avec des représentants de la banque Goldman Sachs, qui envisageait d’investir 40 millions de dollars au capital d’Ozy, Samir Rao, cofondateur et numéro deux de la société, s’est même fait passer pour un responsable de YouTube, a raconté le journal.

S’adressant aux banquiers sous cette fausse identité, Samir Rao a expliqué qu’Ozy était un succès sur YouTube sur le plan des visionnages de ses vidéos et du chiffre d’affaires publicitaire.

Les émissaires de Goldman Sachs ont rapidement mis à jour le subterfuge et Carlos Watson a présenté ses excuses à la banque.

Ozy a aussi présenté son talk-show « The Carlos Watson Show », lancé en 2020, comme le « premier talk-show d’Amazon Prime », la plateforme vidéo d’Amazon, sans l’accord du géant de Seattle et alors que l’émission n’avait pas été promue ou financée par Amazon.

Par ailleurs, Ozy était parvenue à accueillir une série d’invités prestigieux dans l’émission après avoir assuré qu’elle serait bientôt diffusée sur la chaîne câblée américaine A&E, alors qu’aucun accord n’a jamais été conclu. 

Par AFP