On ne peut pas faire moins cher. Le service de streaming Netflix propose depuis lundi, au Kenya, une offre d’abonnement totalement gratuite.
«Lorsque vous vous inscrivez, aucune information de paiement n’est requise, détaille Cathy Conk, la directrice de l’innovation du service. Il vous suffit de saisir votre adresse électronique, de confirmer que vous avez 18 ans ou plus et de créer un mot de passe». La formule gratuite – et sans publicité – ne contient cependant qu’une faible portion du catalogue de la plateforme. Environ un quart selon des informations de l’agence Reuters. De plus, elle ne sera accessible que via un mobile Android.
Pour Netflix, l’idée est de donner goût aux contenus proposés gratuitement, avec l’espoir que le public se reportera ensuite sur ses offres payantes, l’une à 300 Ksh (2,3 euros) et l’autre à 1450 Ksh (11,2 euros).
En misant sur des abonnements aux prix faibles (ou nuls) les services pénètrent plus facilement des marchés où le salaire moyen est moins important qu’aux États-Unis ou en Europe. L’Inde est un bon exemple de cette stratégie. Amazon Prime Vidéo et Netflix y ont développé des offres ultra low-cost, dans l’espoir d’atteindre 1,3 milliard de clients potentiels.
L’Afrique déjà investie par Canal+
En lançant cette offre dédiée au Kenya, Netflix montre son intérêt pour l’Afrique. Face à une croissance qui ralentit, le service aux 209 millions d’abonnés cherche à séduire le marché au 1,2 milliard d’habitants. Un projet qui n’est pas anodin tant le manque d’infrastructure et le coût des connexions internet rendent difficile l’implantation de services numériques. «Compte tenu de la faible pénétration des cartes de crédit sur le continent, nous nous sommes associés à des opérateurs de télécommunications locaux, pour que leurs clients puissent ajouter des abonnements à leurs factures», expliquait l’année dernière Dorothy Ghettuba, la responsable de la programmation pour l’Afrique de Netflix.
Mais si les services de VOD d’Amazon, Disney ou encore Netflix regardent avec intérêt le continent africain, ils ne sont pas les premiers arrivés. Ils vont devoir lutter contre le groupe Canal, pour qui la zone est génératrice de croissance. La filiale de Vivendi y comptabilise déjà 5 millions d’abonnés directs et compte se développer encore davantage en Afrique de l’Est, notamment en Éthiopie.
Pour s’assurer un développement dans la zone, Canal+ a investi l’année dernière dans son premier concurrent. Il a acheté 12% du capital de MultiChoice, une plateforme de télévision payante aux 20 millions d’abonnés. Les investissements se font aussi du côté de la création, la filiale internationale de Canal+ détient entre autres Lagos et iRoko, deux studios au cœur de l’industrie cinématographique Nollywoodienne.
Avec Le Figaro