vendredi, novembre 15, 2024

Pr Souleymane NIANG, « un monument de la science »

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L’ancien Recteur de l’UCAD, le professeur Souleymane Niang, parrain de l’édition 2021 du Concours général, est un ‘’monument de la science qui fait la fierté du Sénégal dans le monde’’, souligne le Pr Kalidou Diallo non sans relever qu’il ‘’s’était aussi toujours préoccupé de la question du développement’’. 

’’C’est à la fois son génie, son patriotisme et son œuvre tout au long de son parcours qui lui ont valu tous ces titres honorifiques : Grand officier de l’Ordre national du Lion, Officier de la légion d’honneur, Officier de l’Ordre du Mérite (Sénégal), Officier de l’Ordre du Mérite (France), Chevalier des Palmes académiques (Sénégal), Commandeur des Palmes académiques (France), Officier des palmes académique (Cames)’’, écrit M. Diallo, ancien ministre de l’Education nationale, Professeur d’histoire moderne et contemporaine à la retraite.  Selon lui, ‘’le choix de ce parrain, pour le Concours général 2021, par le président de la République Macky Sall, est pertinent, opportun et inspirant pour les brillants lauréats de cette prestigieuse fête de l’excellence’’. Si l’ancien Recteur n’a pas eu droit à un ‘’traitement’’ à la hauteur de sa carrière, à sa disparition en 2010, Kalidou Diallo estime que ‘’c’est tout à l’honneur du président Macky Sall de réparer une telle injustice avec cette distinction de ce monument de la science qui fait la fierté du Sénégal dans le monde’’. Dans une contribution parue dans Le Quotidien intitulée ‘’Parrain du Concours général 2021 : un savant d’astronomie, un génie de la mathématique et de la mécanique spatiale’’, l’ancien ministre rappelle que Souleymane Niang est né réellement en 1931 à Matam.  

’’Son père, Thierno Amar Baila, est un érudit originaire de Doumga Ouro Alpha et sa mère Couro Baidy Ly, de Doumaga Ouro Thierno dans la commune actuelle de Bokidiawé. Alors qu’il n’avait que cinq ans, déjà à l’école coranique, le petit Souleymane se mettait souvent à la fenêtre d’une des classes de l’école française de Matam (créée en 1918) pour écouter, avec intérêt, le chant des élèves’’, écrit M. Diallo. 

 Il ajoute qu’un jour, le maître le fit entrer en classe dans l’intention de l’y maintenir.  Cependant son inscription ‘’posa deux problèmes’’ : d’abord la réticence de son père qui finit par accepter, suite à l’intervention de son frère Abdoul Niang, alors cheminot au Congo Brazzaville, ensuite l’âge. ’’Car il fallait au moins sept ans pour être inscrit au cours d’initiation (CI). On lui rajouta alors deux ans, pour le faire naître officiellement en 1929 ! Il franchit facilement le concours d’entrée au collège Sénégal’’, explique l’historien.  

Après l’école primaire, Souleymane Niang rejoignit SaintLouis, puis l’Ecole normale William Ponty de Sébikotane et ensuite Van Vo (actuel lycée Lamine Guèye) pour faire la Terminale dans l’enseignement général en 1949.  Il y obtint le prix d’Excellence, le 1er prix de mathématiques, le 1er prix de chimie et le 1er prix de philosophie, et décrocha le Baccalauréat ‘’mathématiques élémentaires’’ et une bourse pour la France.  En France, il s’inscrit parallèlement en classes préparatoires et en licence d’enseignement de mathématiques, et à l’université. A l’Université Paul Sabatier de Toulouse, il obtient les Dea de mathématiques et d’astronomie en 1954.  

Assistant, puis maitre-assistant de mathématiques de 1960 à 1963, il soutient le Doctorat d’Etat ès sciences mathématiques en 1964. Maître de Conférences de 1964 à 1965, puis Professeur sans chaire de 1965 à 1968, il est nommé Professeur Titulaire à la chaire de mécanique rationnelle que lui lègue son maître R. Raffin en 1969.
Il a mené de 1956 à 1960 une carrière de professeur au Lycée Fermat Toulouse. Par la suite, il a été nommé successivement professeur à l’école William Ponty, assistant à la Faculté des Sciences de l’Université de Dakar, maître de conférences, professeur et enfin président professeur. En 1970, le professeur Niang est nommé directeur de l’Institut de recherches pour l’enseignement des mathématiques de la physique et de la technologie. En 1986, il est nommé recteur de l’Université de Dakar. Recteur honoraire de l’UCAD en 2006, le professeur Niang est également l’auteur de plusieurs livres et publications sur la science et les questions de développement. Le professeur Niang était membre de corps de savants telles que les mathématiques et la physique.

Il était le président de la Section Afrique et Île Maurice du Comité consultatif sur l’enseignement supérieur, membre du Bureau de la Commission africaine de l’enseignement des mathématiques et du Conseil scientifique de l’Union africaine. Evoquant l’œuvre scientifique de Souleymane Niang, Professeur titulaire de classe exceptionnelle de la Chaire de Mécanique rationnelle du Département de Mathématiques de la Faculté des Sciences et Techniques à l’université de Dakar, Kalidou Diallo soutient que ‘’Souleymane Niang était avant tout un génie de la Science’’. 

 ’’Il est le véritable créateur de la +théorie des systèmes variables de particules+, laquelle, par les certitudes théoriques sur les modèles trajectoires qui en découlent, ramène l’aventure spéciale à des difficultés d’ordre technique. Ses champs d’intérêt ont trait aux équations de dynamiques analytiques et à leur génération’’, écrit-il. Abordant sa contribution pédagogique et didactique à l’enseignement des mathématiques au Sénégal et en Afrique, l’ancien ministre rappelle que ‘’Souleymane Niang a créé en 1968 l’Institut de recherches sur l’enseignement des mathématiques (Irem)’’.  Selon lui, ‘’c’est cette structure qui va devenir l’Institut de recherches sur l’enseignement des mathématiques, de la physique et de la technologie (Irempt), qu’il dirigea de 1970 à 1986.

En tant que directeur de cet institut, il introduit les mathématiques modernes dans les lycées et collèges du Sénégal’’. Kalidou Diallo salue également ‘’Un Recteur militant d’une Université de développement, au cœur des questions nationales, africaines et internationales’’. ’’Recteur de 1986 à 1999, il a défendu les libertés académiques, les franchises universitaires et l’autonomie de l’université dans un contexte d’ajustement structurel et de crise politique des années 1988’’, souligne t-il. Selon lui, le Professeur Souleymane Niang ‘’s’est aussi toujours préoccupé de la question du développement, en tant qu’universitaire’’.  

‘’Cela est illustré, dit-il, par différents articles et contributions, comme l’indiquent ces exemples entre autres’’. Il cite ‘’Mathématiques et développement’’ (Ethiopiques revue socialiste de culture négro-africaine, numéro 20, octobre 1979) ; ‘’Politique scientifique générale pour une véritable université de développement, note à Monsieur le président de la République, (décembre 1988) ; ‘’L’Université de développement et son rôle’’, (PUD, Dakar(novembre 1989), ‘’Trajectoire d’une université de développement vers les cyberespaces du 21ème siècle’’, (La revue du Conseil Economique et Social, ‘’Science and technology education for development in the islamic world’’ (conférence de l’Académie Islamique des Sciences, Téhéran, juillet 1999). Souleymane Niang fut membre ou président de plusieurs institutions, commissions de réflexion, de concertation ou de surveillance.

Il fut ainsi membre du Conseil économique et social, du Haut Conseil de l’Audiovisuel (Hca), du Club Nation et Développement, Président de la Commission nationale de réforme de l’éducation et de la formation (Cnref) issue des Etats généraux de l’Education et de la formation de 1981, etc. Pour Kalidou Diallio, ‘’Souleymane Niang avait des relations plus intellectuelles que politiques avec le Président Senghor’’. Selon lui, le premier président de la République du Sénégal ‘’se méfiait quelque peu de cet homme ouvert, même avec des opposants et pas facile à maîtriser’’.  Il cite parmi ses contributions ‘’Négritude et mathématiques’’, (Présence africaine, Nouvelle série, n° 78, 2e trimestre 1971), ‘’Esquisse d’une politique de développement scientifique en Afrique de l’Ouest’’ (Congrès de l’Association scientifique ouest-africaine Asoa West African Science Association Wasa, Faculté des Sciences de l’Université de Dakar 27 mars au 1er avril I974), ‘’De la politique scientifique senghorienne : principes et stratégies’’ (Ethiopiques revue socialiste de culture négroafricaine numéro spécial, 70ème anniversaire du Président L. S. Senghor novembre 1976), ‘’Politique scientifique de Senghor principes et stratégies’’ (Ethiopiques revue négro-africaine de littérature et de philosophie, 59, 2e semestre 1997). 

’’C’est à la fois son génie, son patriotisme et son œuvre tout au long de son parcours qui lui ont valu tous ces titres honorifiques : Grand officier de l’Ordre national du Lion, Officier de la légion d’honneur, Officier de l’Ordre du Mérite (Sénégal), Officier de l’Ordre du Mérite (France), Chevalier des Palmes académiques (Sénégal), Commandeur des Palmes académiques (France), Officier des palmes académique (Cames)’’, écrit M. Diallo, Ancien ministre de l’Education nationale, Professeur d’histoire moderne et contemporaine à la retraite.  Selon lui, ‘’le choix de ce parrain, pour le Concours général 2021, par le président de la République Macky Sall, est pertinent, opportun et inspirant pour les brillants lauréats de cette prestigieuse fête de l’excellence’’.