Le monde du numérique a besoin de talents bien réels ! Voici quelques métiers qui peuvent avoir besoin de vous… et les meilleures formations pour y accéder.
Depuis l’apparition d’Internet, les métiers du Web se sont spécialisés. De l’informatique au réseau, en passant par le multimédia, le design, la communication et le webmarketing, on en compterait aujourd’hui près de 80, avec des profils bien distincts. Et des formations de plus en plus spécifiques. D’ailleurs, chaque année de nouveaux cursus et de nouvelles écoles se créent pour répondre à la demande exponentielle des entreprises sommées de bien négocier leur fameux virage numérique. Et avides de séduire les meilleurs profils et talents pour leurs équipes. Sélection de 16 métiers émergents et stratégiques, pour lesquels les candidats sont pratiquement assurés de trouver rapidement un emploi. Voire plusieurs !
1- Bid manager
Il s’agit d’un des nouveaux métiers induits par le marketing digital. Le bid manager est le garant de l’optimisation d’enchères liées à la gestion de campagnes marketing. «En utilisant des plateformes dédiées, il gère l’achat de mots-clés de référencement afin d’optimiser l’exposition de ces campagnes et leurs coûts», explique Aurélien Gilles, manager département digital au sein du groupe Randstad.
Formation: Bac + 5 école d’ingénieurs (informatique), école de commerce, master.
Salaire: 50.000 euros par an.
2- Data steward
Issu de la famille de la data, il est le responsable de la qualité de la donnée. Il a pour mission de vérifier les «lacs de données» (ou data lakes) en identifiant les possibles conflits, la non-présence de doublons ainsi que la fraîcheur desdites données. «Au-delà de ces missions, il joue un rôle particulièrement stratégique dans la communication entre les différentes équipes», souligne Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet de recrutement Clémentine, spécialiste du digital et de l’IT.
Formation: Ecole d’ingénieur ou d’informatique, master spécialisé dans la data science ou l’intelligence artificielle.
Salaire: Entre 40.000 et 65.000 euros par an selon l’expérience.
3- Cloud architect
Spécialiste des algorithmes et de la programmation, cet ingénieur cloud est chargé du stockage et de la gestion des données situées dans les data centers, à l’extérieur de l’entreprise. Il intervient pour sécuriser les données dématérialisées, mais aussi, en tant que conseil auprès de l’entreprise, dans le choix du modèle de prestataire de sauvegarde externe (Iaas, Paas ou Saas). «Une fois cela mis en place, le cloud architect accompagne les utilisateurs dans leur usage et leur adaptation aux nouveaux systèmes», explique Constance Ast, consultante au sein du cabinet Robert Walters.
Formation: Bac + 5 école d’ingénieurs spécialisée en réseaux de communication et informatique.
Salaire: 70.000 euros par an ou 650 euros par jour.
4- Chief revenue officer (CRO)
Si son champ de responsabilité est proche de celui du COO (directeur des opérations, en français), son objectif – générer des revenus pour booster la croissance de l’entreprise – n’est pas le même. «Il ne se contente pas de définir une stratégie, mais possède une véritable dimension opérationnelle. Il développe et optimise les recettes de l’entreprise en alignant l’ensemble des fonctions qui y participent, notamment dans la sphère digitale», analyse Christophe de Bueil, principal practice digitale chez Heidrick & Struggles France.
Formation: Ecole de commerce ou master universitaire. Dix ans d’expérience en entreprise sont indispensables.
Salaire: entre 120 et 250.000 euros.
5- Data scientist
Responsable de la gestion et de l’analyse des données (big data), ce profil très attractif auprès des recruteurs est chargé de la récupération et du traitement de millions d’informations. Au-delà de sa fonction de data analyst, il a pour mission de faire parler les données et de les mettre au service de la direction de son organisation. «Ce métier récent, mais que l’on retrouve dans de nombreux secteurs d’activité, relève d’enjeux à la fois fonctionnels et stratégiques», explique Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet de recrutement Clémentine.
Formation: Master axé sur les data sciences (master data mining, master gestion de données…), masters of science, école d’ingénieurs.
Salaire: Entre 45.000 pour un profil junior, jusqu’à 120.000 euros par an.
6- Head of growth
Le «HoG» a une fonction relativement similaire à celle du CRO (chief revenue officer), mais adaptée à de plus petites structures (start-up, notamment). A ce titre, elle induit des missions davantage axées sur le marketing, le contrôle et l’optimisation de la performance au service du business. «Le HoG travaille également sur de nombreux sujets connexes, comme la création de contenu ou le tracking. Par ailleurs il collabore étroitement avec les équipes produit», analyse Christophe de Bueil, de Heidrick & Struggles.
Formation: Profil grandes écoles (commerce, ingénieur) doté de dix à quinze années d’expérience.
Salaire: entre 70.000 et 130.000 euros par an.
7- Traffic manager
Sa mission consiste à déployer des campagnes sur Internet afin d’amplifier la portée de l’activité d’une entreprise en ligne. Son rôle s’élargit à l’analyse quantitative et qualitative du trafic afin d’accroître l’efficacité des campagnes publicitaires sur le Web. «Le traffic manager travaille généralement au sein d’une équipe marketing digital, en collaboration directe avec les équipes commerciales mais également avec la communication et les équipes informatiques de l’entreprise», décrypte Emmanuel Stanislas, du cabinet de recrutement Clémentine.
Formation: Diplômé bac + 2, + 3 ou + 5. Pas de diplôme type pour ce métier sinon une formation à l’environnement Web.
Salaire: 25.000 euros (junior), 45.000 euros (senior), 60.000 euros (expert).
8- Data analyst
Petit frère du data scientist côté business, son profil est activement recherché sur le marché de l’emploi. Il aide les entreprises à analyser l’immense quantité de données (produits, clients, performance…) qu’elles récoltent. «Les organisations obtiennent des informations précieuses de l’analyse de ces données, pour appuyer leur prise de décision et prendre un avantage compétitif sur leurs marchés», indique Olivia Jacob, senior manager finance, IT et digital chez Robert Walters.
Formation: Bac + 5 en statistiques, informatique ou marketing, formation big data.
Salaire: 50.000 à 60.000 euros par an.
9- Chief technical officer (CTO)
Présent au sein des grands groupes et des start-up, le «directeur des nouvelles technologies» est chargé de l’innovation et du déploiement technologique au sein de l’entreprise. Il a pour mission d’analyser les risques relatifs à ces technologies afin de mener à bien les projets de développement. «Son influence est primordiale dans la prise de décision globale de l’entreprise. A ce titre, il siège au comité de direction», souligne Emmanuel Stanislas, du cabinet de recrutement Clémentine.
Formation: Bac + 5 en école d’ingénieurs.
Salaire: 60.000 euros (junior), 120.000 euros (senior), 180.000 euros (expert).
10- Responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI)
Analyser, diagnostiquer, prévenir et protéger, les missions du responsable de la sécurité des systèmes d’information sont essentielles dans un contexte où les attaques informatiques se multiplient. Le RSSI définit la politique de sécurité du système d’information, gère sa mise en application et réalise une veille technologique et réglementaire constante. «Auprès du comité de direction il accompagne, alerte, conseille et sensibilise aux enjeux liés à la sécurité informatique», souligne Philippe Fernandes, consultant chez Robert Walters.
Formation: Bac + 5, master ou école en informatique.
Salaire: 65.000 à 70.000 euros (quatre à cinq ans d’expérience), 130.000 euros (plus de dix ans d’expérience).
11- Growth hacker
La mission de ce métier, débarqué récemment des Etats-Unis, est de déclencher la «croissance accélérée» d’une start-up ou d’un produit en créant sa réputation et un afflux de trafic. «C’est un prospecteur de masse. Si sa mission globale est généralement envisagée à court terme, son implication dans un projet ou dans une entreprise peut également se concevoir à plus long terme», pointe Emmanuel Stanislas.
Formation: Pas de diplôme précis, mais une connaissance approfondie de l’environnement Web (tendances, nouveautés, logiciels, outils en ligne accessibles…).
Salaire: 35.000 euros (junior), de 45.000 à 50.000 euros (senior), 65.000 euros (expert).
12- Chief product officer (CPO)
Cette fonction est surtout présente au sein des pure players, en raison de la maturité digitale nécessaire pour la positionner dans un organigramme. Aux prises avec l’ensemble des enjeux business, il se veut le garant de toute la vision produit, dont il définit la stratégie sur la base de l’analyse des données. Il est également en charge de l’analyse fonctionnelle des interactions du produit avec les utilisateurs et de la construction d’une vision à moyen terme. «Il doit anticiper l’horizon global du susdit produit à un ou deux ans afin de préparer l’offre qui lui succédera», note Christophe de Bueil, de Heidrick & Struggles.
Formation: Bac + 5 d’une grande école (ingénieurs ou commerce) ou d’une université, suivi d’une dizaine d’années d’expérience en entreprise.
Salaire: Entre 100.000 et 180.000 euros
13- Chief marketing & digital officer (CMDO)
«De plus en plus dans les entreprises dites traditionnelles, il est d’usage de confier les rênes du marketing classique (retail) à un profil digital, plutôt qu’à un commercial ou un communicant», pointe Christophe de Bueil. Le CMDO va insuffler une stratégie globale parfaitement cohérente entre le digital, l’e-commerce, et les enjeux marketing plus classiques (magasins, investissements médias, offres, clients).
Formation: Ecole de commerce, d’ingéneurs ou de communication-digital.
Salaire: Entre 150.000 et 180.000 euros.
14- Data architect
Il organise l’ensemble de l’architecture data de l’entreprise et travaille en étroite collaboration avec le directeur digital pour organiser, récupérer, gérer et stocker les données à la fois business et corporate. «Ce profil a souvent entamé sa carrière en tant que data scientist. Il maîtrise parfaitement les principales technologies data (Hadoop, Spark, etc.) ainsi que les langages de développement dédiés», souligne Olivia Jacob, de Robert Walters, qui précise que le big data architect intervient quant à lui dans le secteur du B to C-Internet, «secteur pour lequel la récolte de données clients est primordiale et massive».
Formation: Bac + 5 (école d’ingénieurs ou d’informatique).
Salaire: 80.000 à 90.000 euros par an.
15- Chief transformation officer (CTO)
Le CTO a pour mission de transformer l’organisation en profondeur, en utilisant différents leviers (dont le digital et l’IT font partie), dans une logique projet de haut niveau et de long terme. «Ces postes sont occupés par des candidats très qualifiés et expérimentés, dont des anciens consultants en stratégie. Ils doivent pouvoir se prévaloir d’une forte polyvalence et d’une capacité à initier un plan de transformation globale, en alignant toutes les équipes pour que cette opération puisse être correctement déclinée à tous les échelons de l’entreprise», analyse Christophe de Bueil.
Formation: MBA, grandes écoles (HEC, Sciences po, ESCP, Centrale…), formations étrangères de type Stanford ou Berkeley + dix ans d’expérience.
Salaire: entre 180.000 et 250.000 euros.
16- UX-UI designer
Les technologies liées au Web engendrent sans cesse de nouvelles qualifications du métier de webdesigner. Si le designer UI s’occupe de la conception générale de l’interface utilisateur, de la clarté de la navigation et de la qualité des contenus, son homologue UX gère une mission plus stratégique, celle d’insérer du storytelling dans une expérience utilisateur afin de créer de l’émotion chez l’internaute. «Ces professionnels sont à la fois de très bons techniciens et programmeurs, mais également des profils créatifs et imaginatifs», analyse Pauline L’Huillier, consultante en recrutement freelance, IT et digital chez Robert Walters.
Formation initiale: Bac + 4 ou Bac + 5 en informatique, management, statistiques ou marketing.
Salaire: 42.000 euros par an ou 550 euros par jour.
Le numérique, un réservoir d’emplois qui semble inépuisable !
Alors que la crise sanitaire a sérieusement ébranlé le marché du travail, le Conseil national du numérique (CNNum) a publié, le 8 septembre dernier, 15 recommandations stratégiques. Objectif : relancer le secteur du digital et aider les entreprises confrontées à une pénurie de talents dans cette filière. Selon le rapport du CNNum, 1,75 million de nouveaux emplois seraient attendus d’ici 2030 dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Les mesures ciblent notamment les jeunes.
L’e-commerce a besoin de bras
La pandémie de Covid-19 ayant fait flamber la demande de produits en ligne, des dizaines de milliers d’offres d’emploi sont disponibles dans ce secteur. Fin septembre, la plateforme de recrutement par intérim QAPA en recensait 25 000 pour les «agents de tri et préparateurs de commandes». Avec 16.000 annonces, les développeurs informatiques figuraient parmi les postes les plus recherchés. Les sites d’e-commerce sont également en quête de profils commerciaux, avec 7.000 annonces pour les métiers de la relation client, et 3.000 pour ceux de téléprospecteur et télévendeur.
Par Capital