dimanche, décembre 22, 2024

L’Italie bloque l’accès à TikTok pour certains utilisateurs après la m0rt d’une fillette

0 commentaire

L’Italie a annoncé vendredi avoir provisoirement bloqué l’accès de TikTok aux utilisateurs dont l’âge n’est pas garanti, une mesure prise en urgence après la m0rt d’une fillette qui participait au « jeu du foulard » sur le réseau social.

L’Autorité pour la protection des données personnelles a indiqué dans un communiqué « bloquer le réseau social » chinois avec effet immédiat et jusqu’au 15 février, date à laquelle il devra avoir répondu à ses injonctions.

D’ici là, interdiction lui est faite d’exploiter « les données des utilisateurs dont l’âge n’a pas été établi avec une sécurité absolue », a détaillé l’autorité indépendante. Cette mesure doit en principe rendre impossible la création d’un compte si un utilisateur n’apporte pas de preuves de son âge.

Selon l’AFP, cette décision intervient quelques heures après l’annonce de la m0rt à Palerme, en Sicile (sud), d’une fillette de 10 ans, asphyxiée alors qu’elle participait à un défi au « jeu du foulard » en se filmant avec son téléphone portable sur TikTok.

Or son inscription sur le réseau, très populaire chez les adolescents, « n’a pas été refusée par l’entreprise » malgré son jeune âge, « inférieur aux 13 ans minimum prévus par la plateforme », souligne l’Autorité de protection des données.

Lire aussi: TikTok dévoile le top 100 des vidéos les plus virales en 2020

Antonella, 10 ans, s’était enfermée mercredi dans la salle de bains de la maison familiale pour participer à un « blackout challenge » sur TikTok, tout en s’enregistrant avec son portable.

C’est sa petite sœur de cinq ans qui a découvert son corps sans connaissance. Transportée immédiatement à l’hôpital des enfants de Palerme par ses parents, elle n’a pas survécu.

– ‘Incitation au suicide’ –

Le parquet de Palerme a indiqué avoir ouvert une enquête pour « incitation au suicide ». Le téléphone portable de la fillette a été saisi par les enquêteurs, qui devront déterminer si Antonella était en direct avec d’autres participants, si quelqu’un l’avait invitée à participer au défi ou si elle réalisait cette vidéo pour un ami ou une connaissance.

Quelques comptes très suivis par des jeunes sénégalais

Le « jeu du foulard », dans lequel les enfants bloquent leur respiration jusqu’à l’évanouissement pour connaître des sensations fortes, provoque chaque année des accidents, dont certains mortels.

Les parents ont raconté au quotidien La Repubblica que c’est une autre sœur d’Antonella, âgée de neuf ans, qui leur a expliqué ce qui s’était passé: « Antonella faisait le jeu de l’asphyxie ».

« Nous n’en savions rien », a expliqué le père de la fillette au journal, « nous ne savions pas qu’elle participait à ce jeu. Je savais qu’Antonella allait sur TikTok pour des chorégraphies, pour voir des vidéos. Mais comment pouvais-je imaginer cette atrocité? »

« Ma fille, ma petite Antonella qui meurt à cause d’un jeu extrême sur TikTok: comment puis-je l’accepter? » a ajouté Angelo Sicomero. Les parents ont fait don de ses organes pour que « d’autres enfants puissent vivre grâce à elle ».

Lire aussi: TikTok devient l’application la plus téléchargée

En réaction à cette tragédie, la plateforme lancée en 2016, qui revendique 100 millions d’utilisateurs en Europe, a publié un communiqué: « La sécurité de la communauté TikTok est notre priorité absolue, nous sommes à la disposition des autorités compétentes pour collaborer à leur enquête ».

L’Autorité italienne de protection des données avait déjà lancé une procédure contre TikTok en décembre 2019.

Elle lui reproche notamment son « manque d’attention à la protection des mineurs, la facilité de contourner l’interdiction de s’inscrire pour les plus petits et le manque de transparence et de clarté des informations données aux usagers ainsi que les réglages prédéfinis non respectueux de la vie privée ».

Le décès de la petite Palermitaine a suscité de vives réactions en Italie, et des appels à la régulation des réseaux sociaux.

« Les réseaux ne peuvent pas devenir une jungle où tout est permis, y compris ce que la loi interdit dans le monde réel », a notamment estimé la présidente de la commission parlementaire chargé de la protection de l’enfance, Licia Ronzulli.