La pandémie de la Covid- 19 a multiplié l’ambition et les procédés des arnaqueurs en ligne. Cependant, grâce à la Police internationale, plus de 20 000 malfaiteurs qui effectuaient des arnaques en ligne ont été interpellés à travers le monde lors une vaste opération.
Dans un communiqué publié mercredi 9 décembre, Interpol – l’organisation de coopération policière internationale – précise que cette opération d’ampleur, baptisée « First Light » (« première lueur »), a été lancée en début d’année 2020. Des enquêtes menées dans 35 pays ont permis d’effectuer plus de 10 000 perquisitions liées à des arnaques, d’interpeller 21 549 criminels présumés (opérateurs, fraudeurs et suspects de blanchiment d’argent) et de saisir près de 154 millions de dollars de fonds illicites sur 310 comptes bancaires gelés.
Des arnaques liées à la pandémie
Les suspects étaient impliqués dans plusieurs types d’arnaques en ligne consistant à manipuler des personnes afin d’obtenir à leur insu mots de passe ou coordonnées bancaires. La plupart de ces escroqueries prenaient la formede courriels proposant des associations en affaires, des arnaques romantiques et sexuelles, ou se faisaient par du smishing (ou phishing par SMS) : des méthodes qui visent à dérober des données personnelles ou bancaires aux victimes, sur la base de messages frauduleux envoyés généralement en grand nombre.
Interpol, dont le siège se trouve à Lyon, souligne que les criminels appréhendés avaient su profiter du contexte de la pandémie, propice à de nouveaux stratagèmes pour arnaquer des personnes dans le monde entier. Le 13 mars, l’organisation avertissait déjà face à la recrudescence des « escroqueries financières » liées à la pandémie de Covid-19 – notamment les faux sites Web et boutiques en ligne arnaquant des personnes qui cherchaient à acheter des masques.
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Enquêtes coordonnées
Ce vaste coup de filet confirme la nature internationale de beaucoup d’arnaques fondées sur des messages frauduleux ou des usurpations d’identité, dont les auteurs sévissent souvent dans un autre pays, voire un autre continent, que la victime. L’argent récolté passe ensuite par plusieurs pays et des mules sont aussi parfois utilisées aux fins de blanchiment, détaille Interpol.
Ce qui explique pourquoi l’opération « First Light » a été déclenchée après plusieurs mois d’enquêtes coordonnées, ayant suivi la publication par Interpol de trois notices mauves sur le dossier. Ce type de notice ouvre la voie à la « recherche ou [au] partage d’informations sur les modes opératoires, les objets, les dispositifs et les modes de dissimulation utilisés par les criminels » entre les services de police des 194 pays membres d’Interpol. « Il est important que les pays membres gardent à l’esprit qu’ils ne sont pas seuls pour combattre ces fraudes », souligne dans le communiqué le secrétaire général de l’organisation, Jürgen Stock.
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Début décembre, Interpol mettait en garde également contre de potentielles arnaques montées par des « réseaux criminels [qui] vont chercher à attirer des particuliers sans méfiance, au moyen de faux sites Web et de faux remèdes » contre le Covid-19, alors que les premières campagnes de vaccination sont en train d’être organisées dans de nombreux pays.
Avec Le Monde et AFP