vendredi, novembre 22, 2024

Qui est Gitanjali Rao, l’inventrice désignée « enfant de l’année »

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La jeune scientifique américaine a raflé tous les suffrages lors de la première édition des «enfants de l’année», organisée et divulguée par le magazine Time ce jeudi 3 décembre. Portrait d’une ado prodige qui utilise les nouvelles technologies pour lutter contre tout un tas de fléaux.

Gitanjali Rao serait-elle la nouvelle Greta Thunberg ? La militante écologiste de 16 ans était en effet devenue, en décembre 2019, la plus jeune «personnalité de l’année» jamais élue par le Time. Un an plus tard, le magazine américain a lancé sa première édition de l’«enfant de l’année». Et dévoilé, le jeudi 3 décembre, le nom de sa lauréate. Sélectionnée parmi 5000 candidats américains, âgés de 8 à 16 ans, Gitanjali Rao est, elle aussi, une écologiste convaincue. «Il y a des problèmes que notre génération n’a pas créés mais qu’elle doit désormais résoudre, comme le changement climatique et le cyberharcèlement», a-t-elle déclaré dans un entretien virtuel mené pour le Time par Angelina Jolie.

Du haut de ses 15 ans, l’inventrice défie tous les clichés. «Je ne ressemble pas à l’image que l’on se fait du scientifique, a-t-elle estimé. Tout ce que je vois à la télévision, c’est que le scientifique est un homme plus âgé, souvent blanc. Cela me semble étrange, parce que c’est comme si les gens étaient assignés à des rôles en fonction de leur âge, leur genre, et leur couleur de peau.» Outre l’obtention du prix «Enfant de l’année», qu’elle recevra le vendredi 11 décembre lors d’une émission spéciale, Gitanjali Rao figure également au classement des 30 personnalités de moins de 30 ans les plus impactantes du monde, établi par le magazine Forbes en 2019.

« Résoudre les problèmes du monde »

Le secteur d’intervention de cette jeune scientifique ? Les nouvelles technologies qu’elle met au service de causes qui lui tiennent à cœur. Gitanjali Rao a ainsi créé un test de qualité de l’eau à l’âge de 11 ans, destiné notamment aux pays en développement, afin d’établir une éventuelle contamination du liquide par des parasites. Originaire de Denver, au Colorado, elle s’intéresse aussi aux problèmes d’addictions. La jeune fille travaille sur un produit permettant de détecter l’accoutumance d’un patient aux opioïdes.

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Elle a par ailleurs mis au point Kindly, une application, avec une extension Chrome, destinées à prévenir le cyberharcèlement par le biais de l’intelligence artificielle. «Vous tapez un mot, ou une phrase, et l’outil est capable de déterminer s’il s’agit de harcèlement en ligne, a-t-elle poursuivi. Vous pouvez alors choisir de changer le message que vous alliez envoyer.» Des innovations qui, elle l’espère, aideront à «résoudre les problèmes du monde».

Une passion depuis toujours

Gitanjali Rao se découvre très tôt une passion pour la science. «Quand j’étais à l’école primaire, j’ai commencé à me demander de quelle manière utiliser la science et les technologies pour créer du changement dans la société», a-t-elle confié à Angelina Jolie. La petite fille n’est âgée que de 10 ans lorsqu’elle entame des recherches sur les capteurs à nanotubes de carbone au laboratoire de recherches sur la qualité de l’eau de Denver. Son intérêt pour les sciences lui a inspiré une devise : «Observer, brainstormer, rechercher, construire et communiquer».

Hobby pâtisserie

Entre deux découvertes, l’adolescente s’adonne souvent à son hobby, la pâtisserie. Mais que l’on ne s’y trompe pas, précise-t-elle, la cuisine est «aussi de la science». Forte de l’expérience déjà acquise, Gitanjali Rao anime désormais des ateliers sur l’innovation, pour «les écoles rurales, les jeunes filles scientifiques, des musées, et de plus grandes organisations comme le Shanghai International Youth Science and Technology Group et la Royal Academy of Engineering de Londres». Cette fervente lectrice du MIT Tech Review a ainsi encadré 30.000 élèves depuis ses débuts. Elle entend inspirer de futures générations de scientifiques à marcher dans ses traces.

«J’espère vraiment que le travail accompli par tous ces enfants montrera que l’innovation est une nécessité, et non un choix, a-t-elle précisé. J’aimerais y contribuer à mon échelle.» Les ambitions de la jeune fille sont désormais limpides : «Mes objectifs ont vraiment changé, a-t-elle déclaré. Ils ne sont plus seulement de créer des outils pour résoudre les problèmes du monde, mais d’inspirer les autres à faire de même. (…) Alors je veux vraiment transmettre ce message : si je peux le faire, vous le pouvez aussi.»

Avec madame.lefigaro